Une remise à niveau avec l’école du civisme de Petite-Terre

En plein cœur du quartier prioritaire de la Vigie, l’école du civisme ouvre jours après jours ses portes aux jeunes dont l’école publique n’a pas voulu. Outils de lutte contre la délinquance, l’organisme dispense des cours de remise à niveau pour les élèves désireux d’intégrer par la suite un cursus académique.

Errance, violence, délinquance… La jeunesse mahoraise se heurte à de nombreuses problématiques sociales. Alors qu’ils représentent plus de 50% de la population, les moins de 18 ans peinent à trouver une place au sein des écoles de la République. Pour ne pas les laisser livrer à eux-mêmes, leur donner des bases scolaires et un cadre, les médiateurs de la communauté de communes de Petite-Terre ont eu une idée : créer l’école du civisme. Inspirée d’un dispositif similaire mis en place par le capitaine Chamassi, l’établissement scolaire basé au sein de la maison de quartier intercommunale Dagoni La Vigie accueille au quotidien vingt jeunes de sept à vingt ans.

Français, mathématiques, sorties pédagogiques ou encore activités sportives, pas le temps de s’ennuyer. À l’école du civisme, on développe le vivre ensemble et on fait travailler ses neurones. Comme Asma*, sept ans, les élèves ne rateraient pour rien au monde leurs heures de cours. “Ça me plaît d’aller à l’école”, s’extasie la petite fille un crayon de couleur à la main. Une chance dont ils ont bien conscience et qu’ils feront tout pour ne pas gâcher. “Nous les préparons à intégrer l’école publique en apprenant les bases de la lecture, l’écriture et le calcul”, explique Naïla, animatrice au sein de l’école du civisme depuis bientôt un an.

Silence, on réfléchit

Tandis que les plus petits abordent les sons et l’alphabet via une activité de coloriage, les plus grands révisent les règles de conjugaison. “Apprendre, c’est un verbe de quel groupe ?”. Dans la classe, les cerveaux sont en ébullition et les élèves se concentrent. “Grâce à nos partenaires, nous arrivons à trouver des places en formation pour certains de nos élèves”, détaille Sofiane Charafoudine, adulte relais chargé de la prévention spécialisé au service politique de la ville de l’intercommunalité. Responsable de la gestion de l’école du civisme depuis sa création le 13 février 2019, le Mahorais originaire de Labattoir se félicite du travail déjà accompli et espère pouvoir développer encore cette structure. “Nous sommes limités à deux classes et vingt élèves, chaque jour nous recevons des demandes de parents pour que nous accueillions leurs enfants”, confie-t-il. Bon moyen de prévenir et de lutter contre la délinquance, l’occupation des jeunes leur permet également d’être intégrés dans la société et de trouver un emploi.

“Nous mettons en place divers ateliers pour aider les habitants du quartier”, avance Abdouramane Bedja, adulte relais chargé de la cohésion et responsable de la maison de quartier intercommunale Dagoni La Vigie. Interventions d’associations culturelles, ateliers manuels et peut-être bientôt, mise en place d’un jardin partagé, l’équipe de la communauté de communes de Petite-Terre se met au service des riverains pour les sortir de l’oisiveté.

* Le prénom a été modifié.

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