Alors que les élèves reprennent le chemin de l’école cette semaine, le rectorat fait en sorte que cette rentrée scolaire 2021-2022 se passe avec le moins de couacs possibles, malgré les contraintes sanitaires. Port du masque dès le CP, auto-test pour les enseignants, campagnes de vaccination pour les lycéens, cas contacts… Gilles Halbout, le responsable de l’académie, donne la tendance pour les prochaines semaines.
Si Mayotte est pour le moment épargnée par une nouvelle vague du Covid-19, la prudence reste de mise au rectorat. « Quand ça part, ça explose vite », rappelle Gilles Halbout, le responsable de l’académie. « Regardez dans les autres départements d’Outre-mer. » Entre le retour des vacances et la rentrée scolaire qui se dessine cette semaine, hors de question de prendre des risques inutiles. « Même si nous sommes dans le vert par rapport aux taux d’incidence et de positivité, nous avons quand même proposé, en lien avec l’agence régionale de santé et la préfecture, de passer en niveau 2, c’est-à-dire le protocole jaune. » Une manière de protéger l’infrastructure sanitaire fragile en cas de nouvelle vague épidémique. En d’autres termes, l’île aux parfums applique les mêmes mesures sanitaires que le territoire national, annoncées dimanche dernier dans le JDD par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale. Pêle-mêle des chiffres clés à retenir.
6. C’est l’âge à partir duquel le port du masque devient obligatoire en intérieur pour tous les élèves et le personnel. « Je ne dirais pas que nous en avons des millions, mais nous en possédons plusieurs centaines de milliers. » Alors oui, son achat s’est démocratisé au fil des derniers mois, mais le rectorat en garde sous la main en cas d’oubli de dernière minute ou de perte inopinée sur le chemin de l’école… Histoire de prévenir plutôt que de guérir ! Toute une logistique qui a tout de même de quoi donner quelques cheveux blancs. « L’expérience nous a montré que quand nous faisions des stocks locaux, ils disparaissaient », regrette Gilles Halbout. D’où la décision de tout centraliser et de procéder par un système de commandes. Aux chefs d’établissement de remonter les besoins pour se faire livrer dans les plus brefs délais.
18.000. C’est le nombre d’injections qu’espère atteindre le rectorat d’ici les prochaines vacances scolaires du mois d’octobre, soit entre 300 et 400 doses administrées quotidiennement dans les lycées. Deux établissements scolaires proposeront, « à tour de rôle » et « sur la base du volontariat », une campagne aux lycéens. Petite particularité par rapport à l’Hexagone : les jeunes mahorais de plus de 16 ans auront toujours besoin d’une autorisation parentale. « Nous sommes dans l’incitation, c’est un libre accès que nous donnons », tempère toutefois Gilles Halbout, qui insiste sur l’aspect « facultatif ».
1. Lorsqu’un cas de Covid-19 se déclare dans une classe, deux tendances prévalent. Dans le 1er degré, cela coïncide avec l’isolement strict de tous les écoliers. Et ce pendant une semaine. Dans le 2nd degré, la donne est sensiblement différente. Si tous les cas contacts à risque seront priés de rester chez eux, le reste des collégiens et lycéens pourront venir en cours. À quelques exceptions près… « Nous prendrons en compte le port du masque, le respect des distanciations physiques, le temps passé avec l’élève positif et l’évolution du schéma vaccinal », précise le recteur, avant de mentionner la réactivation de la cellule académique de contact-tracing dans le but de mener à bien ces opérations.
25. C’est le nombre d’auto-tests distribués à chacun des personnels éducatifs. Si ceux en poste l’an dernier sont déjà censés connaître leur mode d’emploi, celui-ci sera expliqué aux primo-arrivants à l’occasion de la journée de bienvenue prévue ce samedi. Avec un tel nombre, le rectorat conseille à chaque enseignant de se dépister chaque début de semaine pour éviter tout risque de contamination. « Nous avons des stocks à tire-larigot, il ne faut pas hésiter à les réclamer dans les infirmeries ou à nous remonter l’information pour nous faire la demande en cas de rupture. » Ils pourront par ailleurs être utilisés à l’occasion de campagnes massives ponctuelles lorsque l’augmentation du nombre de cas deviendra alarmante dans un établissement scolaire ou dans une commune en général.
La ventilation et la désinfection, les maîtres mots
La désinfection des surfaces les plus fréquemment touchées sera effectuée plusieurs fois par jour et les tables de réfectoire après chaque service. « Pour ce qui est du savon, nous n’avons pas de problème d’approvisionnement, mais il y a une vigilance de tous les instants », assure le responsable de l’académie. Concernant la ventilation, il y a eu toute une sensibilisation auprès des communes, qui se montraient parfois réticentes par le passé. « Nous aurons évidemment quelques couacs… », admet Gilles Halbout, mais le recteur assure qu’un état des lieux a été réalisé dans les établissements scolaires du second degré. « Nous avons encore quelques petites réparations par–ci par–là pour aérer l’intégralité des salles. »
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.