Le droit de retrait est toujours de mise au collège Frédéric-d’Archéry de Koungou depuis les événements du 24 janvier. Le personnel écrit noir sur blanc ses revendications. Le recteur, Jacques Mikulovic, exprime pourtant son incompréhension.
Au septième jour d’exercice de droit de retrait, ce mercredi, les membres du personnel du collège Frédéric-d’Achery, à Koungou, envoient une missive au préfet de Mayotte. Ils réclament des mesures sécuritaires en réaction aux violences du mercredi 24 janvier. « Nous sommes depuis une semaine sans réponse du recteur, dans une totale ignorance et sans considération à notre égard », écrit le personnel gréviste qui déclare maintenir ce droit de retrait jusqu’à l’obtention d’une réponse satisfaisante.
De son côté, le recteur, Jacques Mikulovic, reste perplexe à la lecture de la lettre. « Dire que l’on n’a rien fait, c’est nous faire un mauvais procès », réagit-il, agacé, rappelant que le directeur de cabinet du rectorat s’est déplacé au collège vendredi et que la division de construction scolaire s’y est aussi rendue lundi. « Toutes les réparations sont entamées », affirme-t-il : « Les vitres ont été remplacées, depuis une nouvelle a été cassée, nous la remplaçons ». Le recteur annonce également une réponse favorable pour l’automatisation de la porte « pour la rentrée du 10 mars au plus tard, nous essayons de faire au mieux ». Les travaux portent désormais sur le projet d’une clôture entre la zone du bus et l’entrée de l’établissement pour créer un sas et améliorer la sûreté globale.
« Avoir de l’attention pour tous n’est pas aisé »
« Il me semblait que ça avait été communiqué, puisque nous avons tout fait en concertation avec le chef d’établissement. Maintenant, on ne peut pas court-circuiter la hiérarchie », avance celui qui dit ne pas avoir reçu de demande spécifique de représentants du personnel. « Ça a été le cas pour Doujani, on aurait fait pareil pour Koungou », assure-t-il, « préoccupé par les traumatismes subis par les personnels et en soutien de leur engagement pour le personnel ». Même s’il n’a pas pu se rendre directement sur place lundi car caillassé en chemin. « C’est tendu partout. Avoir de l’attention pour tous n’est pas aisé. Je crois qu’il faut tous récupérer notre sang-froid »,
conclut-il.
Dans la lettre rédigée par le personnel, celui-ci réclame aussi au préfet une présence dissuasive permanente des forces de l’ordre au collège ainsi que des talkies-walkies à destination des membres de la vie scolaire et des professeurs d’éducation physique et sportives lors de leurs déplacements vers le plateau de Trévani pour une communication plus efficace. À cela, Jacques Mikulovic répond que cela dépend d’un conseil local de prévention et de la délinquance, « donc de la mairie, et non du préfet ou du recteur ». La balle est renvoyée.