Pas de rentrée avant août à Mayotte pour la CGT Éduc’action

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Suite au plan de déconfinement présenté par le premier ministre ce mardi, la CGT Éduc’action a décidé de taper du poing sur la table pour que la rentrée mahoraise ne se calque pas sur les modèles métropolitains. Celle-ci est en effet jugée, au regard des moyens comme de l’avancée épidémique tout simplement inenvisageable avant fin août.

Pas de rentrée magnéné pour la CGT. Le message est clair du côté du syndicat, il n’est pour l’heure pas envisageable de faire revenir les élèves dans leurs établissements. “Soyons sérieux, arrêtons de tergiverser et mettons-nous plutôt au boulot pour essayer de préparer une rentrée en août dans les meilleures conditions, ce qui sera déjà compliqué parce que nous attendons quelque 2.000 lycéens de plus sans que les nouvelles salles de classe ne soient là”, plaide ainsi Quentin Sèdes, le secrétaire général de la CGT Éduc’action Mayotte.

Pour le représentant syndical, le compte n’y est en effet absolument pas pour envisager de procéder à un retour à l’école sur le même rythme qu’en métropole. “Est-ce que l’on aura des masques ? Je ne pense pas. Est-ce que l’on aura du gel ? Je ne pense pas. Est-ce qu’il y aura des blocs sanitaires en nombre suffisant ? On sait bien que non ! Tout comme on sait qu’il n’y aura sûrement pas assez de salles de classe pour espérer respecter la distanciation. On sait aussi qu’il sera impossible de désinfecter les établissements et les écoles comme c’est recommandé. Transport scolaire, collation, etc. tout cela est actuellement impossible à mettre en œuvre dans le respect des gestes barrières. Le problème de la climatisation aussi, qui est à prendre en compte dans la propagation du virus ne doit pas être éludé alors qu’elle est indispensable dans les algécos que l’on a empilés dans les lycées pour faire face à l’afflux d’élève”, souligne encore le syndicaliste, avec une conclusion sans appel : “les conditions n’y sont pas, surtout que nous nous trouvons actuellement dans une période d’enflammement de l’épidémie et non pas d’accalmie comme ailleurs”.

Médiation par l’ARS

Pour faire valoir ses positions, le syndicat continue de discuter avec le rectorat, même si le désaccord est profond. Raison pour laquelle il demande à ce que la prochaine réunion se fasse en présence d’un tiers de poids : Dominique Voynet. “La question de la reprise de l’école va bien au-delà du simple cadre scolaire, il nous faut un point de vue plus global de santé publique en lien avec l’évolution de l’épidémie. On ne peut pas prendre ce genre de décisions dans le dos des experts”, fait ainsi valoir Quentin Sèdes.

Quoi qu’il en soit, si une reprise avant août est actée, il est fort à parier que peu d’enseignants sensibles à la parole du syndicat se rendent en classe. “Nous soutiendrons tous ceux qui feront valoir leur droit de retrait qui est une initiative individuelle, mais nous envisageons surtout de déposer un préavis de grève”, déclare le syndicaliste pour qui il ne faut pas transiger “sur la protection des élèves, des professeurs, et donc à plus forte échelle de l’ensemble de la population. Et prévient d’office que le bras de fer ne fait que commencer : “s’ils veulent s’entêter à faire la rentrée avant août, ça va être très compliqué”.

 

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