Les futurs étudiants avaient jusqu’à dimanche soir pour répondre à leurs premières propositions d’admission. Durant cette première phase de Parcoursup, les vœux des candidats peuvent être refusés, acceptés ou mis en liste d’attente. Pour les postulants, c’est la fin d’une année de préparation, mais aussi le début d’une longue période d’attente pour ceux qui n’ont pas encore reçu de réponse.
Entre le baccalauréat, le choix des futures études et le passage du permis pour certains, l’année de terminale est une période-charnière qui peut se révéler chargée émotionnellement. Jeudi 1er juin, les résultats d’admission ont été annoncés sur la plateforme Parcoursup, entraînant la déception de nombreux lycéens mahorais. Au lycée Younoussa-Bamana par exemple, à Mamoudzou, des élèves font part de leur mécontentement envers ce mode de sélection. Naïma, future étudiante, exprime sa colère par rapport au fonctionnement de cette plateforme qu’elle trouve injuste. « Pour moi, Parcoursup, c’est aléatoire. C’est stressant, car je me dis que c’est un logiciel qui va déterminer mon avenir. C’est nul, il y a des personnes qui sont assidues et qui travaillent en cours, elles sont bloquées, en attente partout », fait-elle remarquer. Un avis qui est partagé par plusieurs de ses camarades de classe.
Natacha* (prénom d’emprunt) a, elle aussi, reçu ses premières propositions d’admission en fin de semaine. Déçue, elle pointe du doigt une méthode de recrutement qu’elle dit « inégalitaire ». « Parcoursup, ça défavorise certains élèves. On le voit bien dans le classement, je suis en attente, juste parce que je ne suis pas dans le bon secteur. » Pour les lycéens qui n’ont pas encore reçu de réponses, l’attente est difficile. Ils disent se sentir angoissés, notamment en raison du fonctionnement et de l’organisation du dispositif qu’ils désapprouvent.
« Un petit nombre de candidats acceptés nulle part »
Côté rectorat de Mayotte, on ne partage pas forcément le même avis. Pour Sylvie Malo, déléguée régionale académique à l’information et à l’orientation, « les choses se sont déroulées dans de bonnes conditions, une bonne partie des candidats ont déjà reçu des propositions ». A propos des reproches sur le fait que la plateforme serait aléatoire, la déléguée répond : « ce sont les commissions des vœux des établissements qui examinent les candidatures. Parcoursup ne les examine pas. C’est juste l’interface qui permet de donner les résultats ». Elle met aussi en garde les lycéens sur les délais de réponse. « Il faut être vigilant, les élèves ne font souvent pas attention à la date jusqu’à laquelle ils ont pour accepter une proposition d’admission », continue-t-elle.
Le rectorat souhaite rassurer les lycéens. « Il y a eu cette année, une amélioration de l’interface pour les élèves. Il y a un descriptif très précis, qui permet de savoir selon quels critères les dossiers des élèves vont être examinés. Il y a une vraie notion de transparence », déclare Sylvie Malo. Elle rapporte un nombre important de candidats ayant reçu des propositions positives. « Sur Mayotte, il y a à peu près 7.100 candidats mahorais sur la plateforme, dont 5.400 candidats en terminale. Il n’y a qu’un petit nombre de candidats acceptés nulle part », affirme-t-elle. Pour ceux qui ont été refusés, une phase complémentaire s’ouvre le jeudi 15 juin pour recandidater. Pour les lycéens restés en liste d’attente, la commission d’accès à l’enseignement supérieur leur proposera des formations. « Ce qui est important, c’est qu’on est au début de la phase d’admission qui va durer jusqu’au 7 juillet, il y a encore du temps », soutient la cadre du rectorat.
En effet, les lycéens et étudiants peuvent recevoir des propositions d’admission jusqu’au 7 juillet, date à laquelle il leur faudra prendre une décision, et choisir où ils iront faire leurs études à la rentrée prochaine.
Un numéro vert Parcoursup est disponible, le 0 800 400 070, ainsi qu’une messagerie sur la plateforme pour répondre aux questions des candidats.
Un référent de la plateforme dans chaque établissement
La machine Parcoursup étant parfois complexe, un accompagnement des élèves dans leurs projets post-bac se déroule tout au long de la scolarité au lycée. « C’est un processus continu, pour réfléchir sur ses choix, ses centres d’intérêt », affirme Inzoudine M’Kadara, chargé du pôle Parcoursup au rectorat de Mayotte. « Il est fourni par les professeurs principaux, par les psychologues de l’éducation nationale, les chefs d’établissement. Dans chaque lycée, il y a également un référent de la plateforme pour accompagner les futurs étudiants au niveau de la procédure. »
Tout au long de l’année scolaire, différents événements sont mis en place pour orienter les élèves. Au niveau académique, des rencontres avec des professionnels sont organisées. Au mois de novembre, les lycéens ont participé à un salon régional de l’orientation itinérant, qui présente l’ensemble des formations du supérieur. Un suivi très complet selon Inouzidine M’Kadara : « j’ai régulièrement été sollicité par les professeurs principaux pour accompagner les élèves. Parcoursup c’est technique, parfois, ils ont du mal à savoir comment ça fonctionne. Je suis là pour leur faciliter la tâche, essayer de trouver des solutions adaptées ».