Mayotte est un super terrain de jeu pour la randonnée

Si les activités nautiques se multiplient pour admirer les mammifères marins présents dans le lagon, à quelques encablures de l’eau bleu azur se dressent, sur le terre ferme, un paysage tout aussi spectaculaire. « Mayotte regorge de zones de forêt encore bien préservées, c’est un super terrain de jeu. Plus de la moitié du territoire a les caractéristiques de l’environnement spécifique montagne », affirme David Vancauteren, accompagnateur en montagne et formateur au centre de formation professionnelle et de promotion agricole au lycée de Coconi. En ce moment, il enchaîne les séries de tests dans le but de dénicher les douze candidats qui participeront à la formation de Guide Pays à partir du début du mois d’octobre. 

L’idée ? « Former des personnes compétentes pour encadrer les randonnées. » Seulement, cette formation, prise en charge par le plan d’investissement compétences (PIC) de Pôle Emploi, n’est pas diplômante (une réflexion est actuellement en cours avec le ministère des Sports pour y remédier)… Elle facilite simplement à la préparation au probatoire du diplôme d’État d’accompagnateur en moyenne montagne qui se passe à La Réunion. Néanmoins, cette formation s’avère tout aussi sérieuse. Les futurs stagiaires vont suivre un calendrier chargé au cours des quatre prochains mois, avec pas moins de 400 heures d’instruction pédagogique, dont la moitié sur le terrain, et un mois de stage en entreprise, par exemple dans un centre de loisirs, chez les Naturalistes ou le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay). Au programme : un apprentissage complet de la faune et de la flore, mais aussi de la biodiversité au sens large du terme, par exemple la végétation indigène, grâce aux données du Conservatoire botanique de Mascarin.

 

 

Un complément de revenu intéressant

« À l’issue de la formation, les accompagnateurs ne peuvent pas s’installer à leur compte, mais ils peuvent devenir bénévoles dans des associations, par exemple à Mayotte Rando », glisse David Vancauteren. « Il est compliqué de vivre de ce métier, mais ça peut apporter un complément de revenu intéressant. » Lui-même encadre chaque week-end des ascensions en direction du mont Bénara, le point culminant de Grande-Terre. 

Malheureusement, la structure a malheureusement du mal à se professionnaliser… Le Département ayant visiblement d’autres priorités en matière de tourisme ! Si l’étude pour la réhabilitation des sentiers de grande randonnée est déjà réalisée, la réalisation des aménagements reste entre les mains de la collectivité. « On n’a pas forcément besoin d’énormément de balisages pour encadrer un groupe, mais dans le cadre d’une sensibilisation des jeunes, bon nombre d’outils sont vétustes. » Un point non négligeable qui permettrait également de sensibiliser la population à la richesse terrestre du territoire.

 

 

Une diversité de paysages du nord au sud

Un constat amer pour celui qui a animé le site AROMaoré pendant deux ans, lui permettant ainsi de faire la promotion de la randonnée sur l’île aux parfums. « Mayotte offre une telle diversité de paysages du nord au sud », admet-il. « Il y a quelques spots bien connus, mais il en existe également beaucoup d’autres qui sont à découvrir. » Toutefois, l’insécurité peut naturellement rentrer en ligne de compte dans la tête des promeneurs, qui y réfléchissent bien souvent à deux fois avant de s’aventurer en pleine brousse. « Certaines personnes ont peur de rentrer dans les terres et de se perdre. »

Toujours est-il que David Vancauteren a des idées plein la tête pour partager sa passion de la randonnée. Son but ? « Étendre cette discipline sur les autres îles de l’archipel, à savoir Anjouan, Mohéli et la Grande Comore, qui présentent un très grand intérêt. » En effet, alors que Mayotte propose un relief collinaire, le voisinage s’avère plus montagneux. « D’où l’idée de faire le lien et de créer un circuit global. La seule difficulté dans ce projet réside dans les moyens de transport entre les îles. »

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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Mayotte Hebdo n°1112

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