L’association qui vient en aide aux personnes vulnérables organise des distributions de masques dans les écoles pour les familles les plus démunies. Vendredi, elle s’est rendue à Majicavo et à Cavani.
“Ceux-là, c’est moi qui les ai cousus, avec d’autres personnes bien sûr”, lance Sylvie en montrant un sac Comema où s’entassent plusieurs centaines de masques colorés. “J’ai un petit talent de couturière donc j’ai voulu apporter mon aide”, poursuit la jeune femme avec un sourire modeste, que l’on devine malgré son masque. Ce vendredi matin, la bénévole est aussi venue prêter main forte pour distribuer le fruit de son labeur dans deux écoles de Mayotte, à Majicavo Koropa 2 et à Cavani Sud 1.
En tout, ce sont quelque 2.000 masques que l’association OSIPH (organisation de solidarité internationale pour les personnes handicapées) a offert gracieusement aux élèves et aux enseignants. Et elle ne compte d’ailleurs pas s’arrêter là. « Nous avons fabriqué près de 20.000 masques depuis le début du confinement en mars », souligne Papy Luyeye, le secrétaire de l’association. « Donc nous allons continuer à démarcher les écoles, et aussi les entreprises pour les distribuer gratuitement », assure celui qui est aussi couturier professionnel.
À l’origine de cette bonne action ? Un constat : la crise sanitaire a rendu le port du masque obligatoire pour tous les adultes et les enfants à partir de 11 ans. Récemment, un collectif de médecins a même recommandé de porter le désormais incontournable dès l’âge de six ans, une disposition déjà effective en Espagne. Or, tous les parents n’ont pas les moyens d’équiper leurs enfants, de retour sur les bancs de l’école. Une situation d’autant plus marquée à Mayotte, où 77% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté…
Des parents démunis
« J’ai du mal à obliger les parents qui vont déjà à Solidarité Mayotte pour avoir à manger, à aller acheter des masques à deux ou cinq euros », témoigne en effet un responsable administratif de l’école Cavani Sud 1. « Donc oui, cela va nous rendre un très très grand service », poursuit-il en récupérant avec moults remerciements le sac que lui tend un membre de l’association. D’autant plus que si l’école élémentaire Cavani Sud 1 n’est en théorie pas censée accueillir d’élèves de plus de 11 ans, la réalité est toute autre, nombre d’écoliers ayant déjà un ou deux ans de retard au moment de leur inscription.
Un travail collectif
« L’association a commencé par cibler quelques écoles où il y a des familles démunies », rapporte Sylvie, l’animatrice bénévole de l’OSIPH. Une bonne action qui fait un peu partie de l’ADN de la structure, nous explique son secrétaire Papy Luyeye. « Notre association vient en aide aux personnes handicapées, et aussi à toutes les personnes vulnérables. Et c’est devenu d’autant plus important avec cette crise de la Covid, qui a touché tout le monde. » C’est ainsi que dès le début du confinement, le couturier a voulu mettre son savoir-faire à profit. Mais il n’a pas été le seul à fabriquer les 20.000 masques, réalisés selon la norme Afnor, que l’association garde désormais dans ses cartons. Outre le travail patient des bénévoles et amateurs de couture, l’association a reçu l’aide de la boutique de tissus Comema et de la maison de couture Kitoko. C’est ainsi qu’elle a pu se fournir gratuitement, et coudre sans relâche sur une douzaine de machines mises à disposition des bénévoles. Un travail collectif donc, qui a permis de réussir cette opération, « venue tout droit du coeur », sourit Papy Luyeye.
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