Orphelin de son directeur de cabinet depuis le départ de Didier Cauret, le recteur de Mayotte, Gilles Halbout, vient de nommer début janvier Martin Meyrier à ce poste. Fort de son parcours politique, le trentenaire compte apporter toute son énergie dans sa nouvelle mission.
Discret, tenace, travailleur. Tels seraient les qualificatifs pour résumer le nouveau bras droit du responsable académique de Mayotte, Martin Meyrier. Derrière son bureau, le trentenaire prend sans relâche la pleine mesure de son nouveau poste, obtenu le 4 janvier dernier, en remplacement de Didier Cauret. Une opportunité saisie à la suite de la mutation récente de sa femme sur l’île aux parfums. « J’étais déjà venu en vacances pour rendre visite à des amis », sourit allégrement celui qui ne débarque donc pas en terre inconnue.
Malgré son jeune âge, le diplômé d’un master en droit des affaires obtenu à Rennes possède déjà une solide expérience professionnelle : assistant parlementaire au Sénat, directeur de cabinet de l’ancienne députée européenne Isabelle Thomas ou encore vice-président de la région Bretagne en charge de l’économie et de l’innovation de 2015 à 2020. « Je n’entends pas faire de la politique, je suis au service du recteur », précise-t-il d’emblée pour ne pas s’aventurer sur ce terrain glissant. « J’arrive avec beaucoup de modestie et l’envie de comprendre les rouages du territoire. » Pour y arriver, il compte bien décliner un adage propre à ses racines – « on ne naît pas breton, on le devient » – pour s’acclimater dans son nouvel environnement et faire ses preuves auprès de ses futurs interlocuteurs.
L’école et son vivier
Et à ses yeux, « le rectorat est une belle maison aux multiples ressources qui ont envie de faire bouger les lignes ». D’ailleurs, il compte bien apporter sa « gnac » et ne pas s’arrêter aux premières difficultés. Au contraire, il souhaite, à l’instar de Gilles Halbout, s’employer contre « l’état d’esprit de renoncement de certains ». Une priorité pas si simple à mettre en place sur un territoire où 50% de la population a moins de 18 ans. « Nous sommes l’incubateur qui va permettre le développement de demain », souligne Martin Meyrier, avant d’adresser un message d’espoir à l’égard de la jeunesse. « Nous recensons tout le vivier de celles et ceux qui vont écrire l’histoire de Mayotte. »
Pour mener à bien sa « noble » mission, le Breton d’origine peut compter sur une « équipe opérationnelle et rajeunie », avec en haut de la liste, Anli Bedja fraîchement intronisé chef de cabinet il y a de cela deux mois. « Nous formons un binôme sympa », juge-t-il d’un air convaincu, au détour d’un regard complice vers son acolyte. « Il a une merveilleuse connaissance de Mayotte. » De bons débuts, sur le papier, qui ne peuvent que faciliter son « rôle de conseil et d’accompagnement auprès du recteur dans la réussite du projet pédagogique ». Un travail de l’ombre, selon ses mots, qui ne doit en aucun cas l’enfermer dans sa tour d’ivoire autour d’une pile de dossiers.