L’IES, basé au centre hospitalier de Mayotte, accueillait environ 120 lycéens, ce jeudi 2 mars, à l’occasion de ses portes ouvertes. Au cours de quatre ateliers, ils ont pu s’informer sur les bases du métier. Cependant, les places sont chères à Mayotte. En 2022, 1.085 lycéens ont candidaté, mais seulement 85 d’entre eux ont pu intégrer l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI).
« Je rêve de faire infirmier depuis que je suis en 3e. » Ce jeudi 2 mars, Irwane Ahmadi, élève en terminale en sciences et technologies de la santé et du social (ST2S) au lycée de Dembéni, a participé aux portes ouvertes de l’Institut des études en santé (IES), basé au CHM. Pour lui, le métier d’infirmier est une vocation et ces portes ouvertes, l’occasion d’en savoir plus et de comprendre les bases de la profession. « C’est le côté relationnel qui m’intéresse le plus. Au départ, je souhaitais devenir médecin mais les études sont très longues », poursuit le lycéen.
120 lycéens de Kahani, Coconi et Dembéni
Toute la journée, l’IES accueillait environ 120 élèves des lycées de Kahani, Coconi ou Dembéni, désireux de devenir infirmier. « Nous avons mis en place quatre ateliers », détaille Carine Piotrowski, directrice des soins au sein de l’institut. Un premier, avec la visite des salles et la présentation du bâtiment, un second plutôt axé sur la formation et la profession, puis un troisième avec un mannequin, pour simuler les gestes et la prise en charge des patients et enfin, un dernier, basé sur l’hygiène. « Le lavage des mains est indispensable, c’est le b.a.-ba du métier », précise Rachid Saindou, en troisième année d’études au sein de l’institut de formation en soins infirmiers. « Nous présentons la boite à coucou aux lycéens. Elle permet de visionner les zones où l’on n’a pas assez frictionné. » Car le risque, avec des mains insuffisamment propres, est de déplacer les germes et d’infecter de nouveaux patients.
Rachid Saindou fait partie d’une promotion de 35 élèves infirmiers à Mayotte. Aide-soignant à la base, ces études étaient pour lui l’occasion « d’évoluer et d’aider sa famille. » « On sait que l’accès aux soins peut être compliqué à Mayotte, à cause de la surpopulation. Le fait d’être formé me permet de prodiguer les premiers soins », estime-t-il. Pour autant, les places sont chères. « L’année dernière, nous avons eu 1.085 candidatures », assure Carine Piotrowski, la directrice. Au-delà des 35 élèves qui accèdent à l’IES de Mamoudzou, 50 ont la possibilité d’aller étudier en métropole. Mais cela reste très faible.
Réintégrer les 85 étudiants à Mayotte
Pour accueillir davantage d’étudiants, l’IES devrait s’étendre dans le cadre du programme de restructuration du CHM. « Nous allons doubler la surface de nos locaux en récupérant le rez-de-chaussée. Cela va nous permettre d’avoir cinq salles supplémentaires, en plus des sept dont nous disposons », indique la directrice. Et dans un avenir, plus ou moins proche, l’institut pourrait même être délocalisé sur un site plus grand. « Si nous pouvons réintégrer les 85 étudiants à Mayotte, ça serait l’idéal », précise la directrice qui envisage, toutefois, de conserver les partenariats noués avec les établissements en métropole ou à La Réunion. « Pour les stages, notamment, les étudiants n’ont pas la possibilité de tout faire sur le territoire. Il n’y a pas de structure pour accueillir les personnes âgées par exemple. Et nous avons des partenariats à Brest et Aix-en-Provence pour que nos étudiants se forment en santé mentale et en psychiatrie. » Pour répondre aux questions des lycéens n’ayant pas pu venir aux portes ouvertes, une session d’informations aura lieu le 4 mars. Puis une seconde sera organisée le 20 mai.