L’information, un domaine loin d’être étranger aux élèves mahorais

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Une centaine d’enseignants étaient au collège de Kwalé pour le séminaire d’éducation aux médias et à l'information, une discipline qui prend de plus en plus d’importance dans les établissements.

La deuxième édition du séminaire d’éducation aux médias et à l’information (EMI) était organisée par l’académie de Mayotte, ce mercredi matin, au collège de Kwalé. Le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, a ouvert les travaux en présence d’une centaine d’enseignants des premier et deuxième degrés. Des tables rondes ont permis à différents intervenants d’échanger sur les thématiques liées à l’usage des médias et des nouvelles technologies dans la vie des jeunes.

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Accessible aux élèves, le Chab’, le magazine édité par la Somapresse, est aussi rédigé par eux.

C’est la deuxième fois qu’une manifestation de ce genre est organisée à dans le département, sous la houlette du centre de documentation pédagogique et le Climi (centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information). Cheville ouvrière de cette opération, son secrétaire général, Éric Micaelli, actuellement absent du territoire est intervenu par vidéo conférence, après le recteur Jacques Mikulovic. La vulgarisation des médias à l’école tend à devenir une discipline à part entière dans l’enseignement en France, à l’instar d’autres pays développés comme le Canada et la Belgique. Il s’agit de préparer les scolaires à devenir des citoyens avertis par rapport aux réseaux sociaux et à toutes les nouvelles technologies de l’information qui prennent énormément de place dans leur quotidien, à l’école comme à la maison.

Dans le domaine des médias scolaires, Mayotte est plutôt considérée comme un territoire prolixe, 17 établissements sur 21 possèdent leur journal, un site internet ou une web radio. Un foisonnement qui s’explique notamment grâce à une grande volonté des enseignants, ainsi qu’une nouvelle impulsion consécutive à une circulaire de 2022 qui impose une participation des élèves à un média. Une action qui, en plus d’être ludique, participe à la valorisation de tout ce qui se passe dans un établissement, mais aussi initie les enfants aux différents métiers existants dans le domaine de la presse, ce qui peut générer aussi des vocations. C’est notamment le cas du collège Zéna Mdéré de Pamandzi où Grégoire Nakadjian (professeur documentaliste) anime un journal imprimé le « Zéna », disponible aussi en ligne. Entièrement réalisé et dédié aux élèves de cet établissement, il constitue pour ces derniers un moyen efficace d’aborder des sujets très variés. En outre, l’établissement possède une web radio parrainée par radio locale Radio Dziani, une obligation consécutive à la fameuse circulaire de 2022. D’autres établissements travaillent avec des chaînes de télévision locales, c’est le cas à Chiconi, où l’expérience est conduite par Mikael Geraud. Des enseignants du primaire se sont montrés très intéressés par cette dynamique de la presse à l’école et souhaitent son extension aux petites écoles.

Un magazine dédié à la jeunesse

Le magazine « Chab’ », édité par la Somapresse (qui édite aussi Flash Infos et Mayotte Hebdo), en collaboration avec le rectorat de Mayotte, est un exemple éloquent sur ce développement de la presse à l’école. À l’occasion des tables rondes qui ont suivi les interventions des officiels, Laurent Canavate, son gérant, a expliqué que cet outil est né d’une idée née il y a une douzaine d’années, à travers les pages « Tounda » (soit « curieux » en shimaoré), un ensemble jadis intégré dans le « Mayotte Hebdo » et distribué dans les collèges et lycées. Il s’agissait alors de ramener l’information au plus près de milliers de scolaires mahorais.

Aujourd’hui, le Chab’ s’adresse toujours aux jeunes, leur permettant de dire ce à qu’ils pensent, veulent ou ce qui les intéressent. Sa conception, qui mobilise des enseignants et des élèves dans tous les collèges et lycées de l’île, se finalise par 10.000 exemplaires imprimés à Mayotte malgré un coût relativement élevé. En cours de préparation pour sa huitième parution, il vise à inciter les collégiens et les lycéens à écrire, à poser les bonnes questions, à connaître l’intérêt d’une bonne information, des sources et de la vérification d’information. C’est un travail très sérieux et professionnel qui est conduit avec les élèves qui leur permet d’avoir un regard critique sur ce qui se passe à Mayotte et dans le monde.