Deux conventions importantes ont été signées, ce jeudi matin, à Mamoudzou par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni. Les deux institutions vont cofinancer la formation professionnelle des jeunes et des moins jeunes sur plusieurs années. Elles ont également officialisé l’échange de plusieurs fonciers qui leur permettront, réciproquement, de réaliser des investissements immobiliers (voir encadré).
Des représentants de plusieurs services de l’Etat et du conseil départemental de Mayotte ont assisté, ce jeudi matin, à une double signature de conventions dans le bureau du président de la collectivité, Ben Issa Ousseni au Conseil départemental de Mayotte. Avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, ils ont paraphé le plan ultramarin d’investissement dans les compétences (PUIC). Ce document vise à mieux former et accompagner les demandeurs d’emploi en partant des besoins des entreprises. « Ancien dirigeant de Ladom (L’Agence d’outre-mer pour la mobilité), à l’origine de la création de l’antenne de Mayotte, ma conviction est que la formation des jeunes en particulier, qu’elle soit initiale mais aussi tout au long de la vie, y compris d’ailleurs via l’alternance, est un outil extrêmement important. Je salue ici le travail de la Dieccte (direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et de son directeur ici présent qui ont travaillé sur ce document qui est stratégique », souligne le délégué du gouvernement.
Celui-ci rajoute que les outre-mer ont besoin de monter en puissance, que Mayotte en particulier a besoin d’acquérir de nouvelles compétences. Avoir des soubassements communs entre les deux institutions pour permettre ces parcours de formations professionnelle, quelque soient leurs formes, constituent une opportunité très importante selon lui. Il s’est félicité d’avoir, dès la rentrée, un acte très positif qui permette de parler d’autre chose que de Cavani, de l’immigration irrégulière ou du choléra. « Enfin des bonnes choses qui arrivent pour Mayotte. On a une rentrée qui va nous permettre de parler de beaucoup de choses, et mon objectif avec vous, Monsieur le président, c’est de parler de Mayotte autrement, avec des réussites qui sont partagées, de travail en commun. »
Treize millions d’euros par an
De son côté, Ben Issa Ousseni qui s’est exprimé devant la presse lors d’un micro tendu, à l’issue de la cérémonie, est revenu longuement et plus en détail sur le contenu de ces deux conventions. Il a expliqué que celle sur le PUIC acte un accompagnement de l’État sur la formation professionnelle « avec un parcours cofinancé par nos deux institutions, de formations tout au long de la vie, notamment de jeunes demandeurs d’emplois. Je précise que ce dispositif est ouvert à tout demandeur d’emploi quel que soit son âge, des plus jeunes aux plus anciens », note-il. L’effort des deux entités va porter sur une enveloppe de treize millions d’euros par an tout au long de la durée de cette convention et sur l’ensemble du parcours de formation. Et le nombre de personnes concernées sera illimité au prorata des sommes en jeu.
Le chef de la collectivité rappelle que l’investissement du Département en direction de ce secteur est conséquent et qu’il englobe les jeunes pris en charge en charge par Ladom pour des formations dans l’Hexagone.
Un échange de bons procédés
La deuxième convention signée vise à échanger des fonciers entre les deux parties. « Depuis très longtemps, règne une confusion entre le foncier de l’État et celui du Département. Ce protocole d’accord a donc pour but d’acter les échanges entre nous pour que nous devions propriétaires des fonciers sur lesquels nous sommes situés l’un et l’autre », explique Ben Issa Ousseni. Par exemple, le terrain du régiment du service militaire adapté de Combani (RSMA) va basculer du côté de l’État pour que l’armée puisse réaliser ses investissements. Sur le rocher de Dzaoudzi, la Résidence des gouverneurs et ses annexes, qui devraient pourraient accueillir le musée de Mayotte, reviennent au Département. « Cela va permettre encore de répondre à des besoins que nous avions les uns et les autres. A Dzaoudzi par exemple, le bâtiment de l’ancien hôpital va revenir à l’armée laquelle va pouvoir installer des militaires supplémentaires, qui dit armée dit d’abord des familles, de la consommation, et c’est bon pour le territoire. Ensuite, ce sera davantage de militaires pour la suite des opérations contre l’immigration clandestine et la sécurité de Mayotte », donne comme autre exemple le préfet de Mayotte.
Journaliste politique & économique