Les professionnels aiguillent les étudiants sur leur avenir

L’amphithéâtre était plein à craquer pour l’inauguration de l’événement jeudi matin. « Je n’ai jamais vu autant d’étudiants dans la salle », s’exclamait Madina Regnault, responsable du pôle réussite étudiante. Soucieux de leur avenir, les étudiants en fin de cycle sont allés rencontrer la trentaine d’intervenants venus les éclairer sur leur filière professionnelle. Chefs d’entreprise, gendarmes, journalistes, enseignants ou encore juristes ont participé à l’événement.

L’initiative a été globalement très appréciée par les premiers concernés même si certains estiment qu’il faudrait ouvrir ce forum aux L1 et L2. « Pour les étudiants, c’est du concret car on les met en contact direct avec le monde professionnel. Malheureusement, beaucoup d’étudiants s’interrogent encore sur l’utilité de leurs études », constate Madina Regnault. Un avis partagé par l’ensemble des étudiants. « On ne sait pas trop ce que l’on veut faire plus tard donc si on pouvait dès la première année participer à ces rencontres cela nous permettrait de ne pas nous casser la figure dans nos études », suggère Souabirati Maoulida étudiante en licence de géographie.

Impliqué dans l’insertion de ses élèves, le CUFR souhaite ouvrir le monde universitaire aux services, administrations et entreprises. Une volonté qui s’inscrit indirectement dans sa décision de signer le mois dernier, « la charte jeunesse et entreprises » un document contenant une série de mesures qui doit permettre aux jeunes de mieux appréhender le monde du travail et aux entreprises de se rapprocher de la jeunesse.

 

« Tout le monde ne peut pas être fonctionnaire »

Pourtant de nombreux étudiants ambitionnent encore d’être fonctionnaires alors que la tendance nationale vise à réduire le nombre d’agents territoriaux. « On ne va pas se mentir, c’est ce que tout le monde espère faire plus tard car il y a le confort et la sécurité de l’emploi dans la fonction publique mais tout le monde ne peut pas être fonctionnaire », avoue Souabirati Maoulida.

Certains intervenants comme Isabelle Chevreuil, expert comptable et directrice du cabinet 3A remarquent une méconnaissance flagrante du monde du privé de la part des futurs actifs. « On m’a demandé quel diplôme il faut passer pour être chef d’entreprise, or tout le monde peut créer sa société même sans cursus universitaire », rappelle l’entrepreneuse.

D’autres comme Nassem Zidini jeune directeur de la couveuse d’entreprises Oudjérébou, regrette le manque d’anticipation chez certains étudiants. « Ce matin, seul un élève est venu avec son CV alors que dans deux mois ils doivent réaliser un stage », prend-il pour exemple. Une anecdote symptomatique de ce sentiment d’incertitude qui règne chez nombre de jeunes mahorais. L’exception qui confirme la règle vient des formations en alternance où les élèves trouvent plus facilement de débouchés selon Nassem Zidini.

« Il faut éliminer cet esprit d’échec qui réside chez la plupart des étudiants notamment ceux qui partent en métropole », plaide Isabelle Chevreuil. « Beaucoup pensent qu’ils font partie des 90% de ceux qui échouent dès la première année », regrette la chef d’entreprise. Les statistiques du CUFR quant à elles s’améliorent depuis trois ans avec un taux de réussite passant de 35 à 45%.

Ces rencontres entre professionnels et jeunes doivent donc permettre de capitaliser sur cette marge de progression pour faciliter l’insertion des étudiants et ainsi contribuer à ce que l’île bénéficie de leurs compétences fraîchement acquises.

GD

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