Les professeurs contractuels à Mayotte se mobilisent pour leur retraite

Plus d’une centaine de contractuels se sont rassemblés sous un collectif, il y a trois semaines, pour demander à cotiser autant que leurs collègues du reste de la France pour la retraite. Plusieurs comptent se mobiliser, ce jeudi, pour porter leurs revendications, à l’occasion de la grève nationale prévue entre autres contre les suppressions de postes.

Cela fait plusieurs années que les professeurs contractuels revendiquent de pouvoir cotiser pour la retraite autant que les contractuels dans le reste de la France. Si en métropole et dans les autres départements d’Outre-mer, ils cotisent à la fois auprès de la caisse de retraite des contractuels de la fonction publique, ils le font aussi auprès de la caisse de retraite complémentaire Ircantec. « Sauf à Mayotte. Nous cotisons moins, mais l’employeur encore moins. Nous voulons cotiser plus pour pouvoir avoir une retraite équivalente », insiste Antoine P., qui enseigne les mathématiques au collège Zéna M’déré, à Pamandzi, qui pointe du doigt aussi le retard récurrent dans le versement des salaires. « En ne cotisant pas à la retraite, automatiquement le salaire net apparaît plus élevé que dans le reste de la France. Mais c’est un faux avantage : le salarié touche un peu plus, mais cela signifie aussi et surtout que l’employeur économise d’importantes charges patronales qui auraient dû bénéficier aux salariés. »

« Les syndicats ont déjà beaucoup de choses à défendre »

Ce dernier fait partie d’un collectif de contractuels désabusés qui s’est monté il y a trois semaines pour porter leurs revendications, généralement noyées au milieu de celles plus générales concernant l’ensemble de la profession. « Il y a des syndicats, mais ils ont déjà beaucoup de choses à défendre. Ils défendent les droits de tous mais la majorité de leurs représentants sont titulaires, pas contractuels », souligne-t-il.

Aujourd’hui, le collectif rassemble 150 personnes enseignant sur toute l’île. Preuve du « ras le bol », ils sont plusieurs à prévoir de prendre part à la grève nationale prévue ce jeudi et à compter soutenir la mobilisation lancée par la CGT Éduc’action Mayotte contre les suppressions de postes, les coupes budgétaires, et les trois jours de carence dans la fonction publique. Une chose peu répandue chez les contractuels, qui craignent généralement de ne pas voir leur contrat renouvelé s’ils entrent dans une démarche militante. « On fait miroiter aux contractuels des conditions avantageuses pour les attirer et combler le manque de personnel dans l’éducation à Mayotte. Mais on omet soigneusement de leur dire que leur contrat ne respectera pas le droit français et qu’il sera adapté à un droit d’exception mahorais », défend Antoine P. pour appuyer sa volonté de se mobiliser.

Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.

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