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Sur les réseaux sociaux, les parents des écoles de Sohoa ont alerté ce lundi et ce week-end sur l’état du matériel fourni par la municipalité de Chiconi.

La mairie de Chiconi a été bloquée, ce lundi matin, par des parents d’élèves des écoles de Sohoa. Ils dénoncent un état déplorable du matériel de classe fourni par la municipalité, ces derniers jours.

« Ce qu’il s’est passé ce jeudi, ça a été la goutte d’eau », indique Soilihaty Djoumoi. Ayant deux enfants en CE1 et CM2 à l’école de Sohoa, celle-ci a constaté avec les autres parents une absence ou un état dégradé du matériel dans les écoles maternelle et élémentaire à la rentrée. Selon elle, ce n’est pas la première fois qu’ils alertent la municipalité. En mai, ils avaient déjà rencontré des élus pour faire état de leurs premières revendications, mais ils ont vu peu de changements. Pire, « à la rentrée, on a vu des élèves debout dans les salles de classes, faute de places », raconte la mère de famille. Les services techniques sont alors intervenus en déposant des tables et des chaises, ce jeudi. Toutefois, l’état dégradé du matériel a déclenché l’ire des parents, qui ont procédé au blocage de la mairie par une chaîne et un cadenas, ce lundi matin. Par téléphone, le maire avait promis de prendre un temps sur la pause du midi pour rencontrer les parents, demandant que la mairie reste ouverte pour que le reste de la population puisse avoir accès aux services et que les employés puissent rejoindre leur poste. Devant le refus des parents, la police municipale a « fait le forcing », selon les premiers, alors que les gendarmes étaient à proximité. Dans la cohue, une femme aurait été blessée au visage par un outil. Mohamed Mari Ousseni, le maire de Chiconi, indique ne pas être au courant de cet incident, mais qu’« un policier a été offensé » également. Une réunion de deux heures a bien eu lieu, mais sans que les parents ne soient satisfaits.

« Pas de place pour glisser les jambes »

Le premier magistrat ne cache pas que « le matériel n’est pas à vie », que des dégradations sont fréquentes et que la commune doit faire face à des effectifs qui évoluent « de manière significative ». Afin de fournir des tables et des chaises, la municipalité a ainsi pour habitude de prendre le matériel inutilisé dans les écoles pour combler les besoins. Selon lui, il y a des exigences des parents qui ont déjà pu être satisfaites, il cite des barrières de sécurité qui ont été installées, ou d’autres qui ne sont pas de son ressort comme la sécurisation de la route qui passe devant les écoles par la création de dos d’âne, ce qui relève du conseil départemental de Mayotte. « On l’a prévenu », défend-il.

Mais c’est la question du matériel qui semble poser davantage problème aux parents. Soilihaty Djoumoi explique par exemple que des chaises trop hautes ont été fournies dans une salle. « Les enfants n’avaient pas assez de place sous la table pour glisser leurs jambes », rapporte-elle. La mère de famille ajoute qu’une visite dans une classe s’était pourtant bien passée et que les services techniques avaient promis un changement « ce mercredi », avant de faire machine arrière après un entretien avec le maire. Celui-ci se montre intransigeant. « Tout ne se fait pas en deux jours. Il y a des arbitrages à faire. On doit respecter la réglementation », avance-t-il comme argument. Il insiste sur le fait que les chaises « ne sont pas cassées ».

Devant « un retour qui n’est pas concluant », les parents d’élèves envisagent de revenir à la mairie dès ce mardi.