Au collège de M’Gombani à Mamoudzou, une cinquantaine d’élèves étaient rassemblés pour recevoir leurs passeports d’éducation économique, budgétaire et financière EDUCFI. Le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a remis en mains propres leurs diplômes aux étudiants mahorais, ce mardi 13 juin.
Les élèves de la quatrième Zola sont les premiers à s’installer dans la salle d’audiovisuel du collège de M’Gombani. Beaucoup manquent à l’appel, préparant le brevet. Deux classes de quatrième et une classe de troisième sont réunies pour la remise du passeport qui atteste de leur apprentissage.
Au long de cette année scolaire, les élèves ont appris les bases de l’économie et de la finance. « Pour plusieurs raisons, explique Patrick Croissandeau, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM). D’abord pour comprendre et appréhender comment fonctionne l’économie mais aussi pour qu’ils fassent les bons choix plus tard ». Après des cours d’économie, de finance et de budget simplifiés, les élèves ont répondu à un questionnaire de dix items pour obtenir ce passeport.
Pour leur professeur d’histoire-géographie, Ali Hamid, cet enseignement est primordial : « Nous vivons dans une société capitaliste où ils vont être amenés dans le futur à avoir des échanges avec l’argent tous les jours ». Il explique aussi que le but du programme est de préparer les enfants à mieux comprendre l’impact, l’utilité de l’argent et comment le gérer, pour qu’ils sachent s’en sortir seuls : « Beaucoup vont finir par faire des études en métropole, il faut qu’ils puissent faire face à des éventuels imprévus économiques ».
« Les jeunes sont l’avenir, et comme ils sont dépendants de ce modèle-là, il faut les éduquer à ce sujet », soutient Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de l’île aux parfums, qui souhaite d’ailleurs réitérer cette formation l’année prochaine. Les élèves ont ensuite été appelés un à un sur l’estrade avec leurs classes respectives. Le recteur, accompagné du directeur de l’IEDOM, ont remis, ensemble, les passeports aux élèves en les félicitant.
« Pourquoi doit-on épargner ? », questionne Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte
aux élèves. Les réponses jaillissent. Pour faire face aux imprévus, mais pas que. « Pour accomplir nos rêves », lui répond Inayat, jeune fille de la troisième Abidjan. « Ce programme m’a aidé et m’aidera dans le futur à mieux gérer mon argent, ne pas le gaspiller. J’ai appris beaucoup de choses, comme par exemple comment fonctionne un crédit à la banque », témoigne la jeune fille.
Ali Hamid décrit cet apprentissage comme un « franc succès ». Les élèves auraient été très curieux et intéressés. Les questions ont fusé : « Ils ne cessaient de poser des questions, comment gérer son budget mensuel, quelles dépenses on ne doit pas faire. En tout cas, ils ont compris que la nécessité n’est pas d’avoir de l’argent mais surtout de le gérer correctement »