Alors que les élèves et les enseignants ont repris le chemin de l’école il y a un mois, le rectorat a organisé son point presse de rentrée, ce mercredi 21 septembre. L’occasion de présenter les priorités identifiées sur l’académie, à l’instar de la lecture et du numérique, sans occulter les phénomènes de violences qui gangrènent les abords des établissements scolaires.
« La rentrée scolaire s’est passée correctement, même si tout est perfectible et que rien n’est parfait », introduit modestement ce mercredi 21 septembre le recteur Gilles Halbout, entouré de ses proches collaborateurs pour dévoiler les nouveaux visages de l’académie, les différents projets en cours et les enjeux pédagogiques de l’année 2022-2023. À un peu plus de deux semaines des vacances scolaires, l’heure est déjà au premier bilan.
Et forcément, les violences – « intolérables » – en font partie et concernent « une minorité de jeunes que nous avons du mal à canaliser ». S’il se dit « solidaire avec le mouvement » enclenché par les maires les jeudi 22 et vendredi 23 septembre, il insiste sur le fait que « fermer les écoles n’est jamais la solution ». Pour la simple et bonne raison que selon Pascal Lalane, le conseiller technique établissements vie scolaire, « le climat scolaire d’un point de vue macro est très apaisé ». En d’autres termes, l’intérieur des enceintes est « très préservé ». À l’inverse des abords et des trajets quotidiens qui représentent « un vrai sujet ».
Moins de 24% des CE1 savent lire 30 mots par minute
Malgré ces crises paroxysmiques, le rectorat persiste et signe. À l’image du lancement du plan d’action « Dire-Lire-Écrire » sous la houlette de Dominique Pince-Salem. « On y travaille depuis un an à la suite de la mission des inspecteurs généraux qui nous ont donné quelques préconisations. » L’objectif ? Apporter plus de cohérence et de lisibilité, mais aussi une méthode de lecture unique. « C’est une grande première dans une académie. »
Et le chantier est de taille ! Selon des rapports de l’Inspection générale, moins de 24% des CE1 de Mayotte sont en mesure de lire 30 mots par minute, alors que près des trois quarts des élèves le peuvent au niveau national. « D’ici deux ans, il faut que le taux de bons et de très bons lecteurs soit multiplié par deux », prévient Gilles Halbout. Pour y arriver, les quelque 500 classes de CP du territoire vont bénéficier des neuf tonnes du dispositif « Néo je lis, Néo je décode » dans les jours qui viennent.
Plus de six millions d’euros pour le numérique
Autre cheval de bataille : la réduction de la fracture numérique, même si « le taux de certification PIX (un outil permettant d’évaluer ses compétences) a atteint les 50% », se réjouit Fabrice Chaudron, le référent au sein de la délégation académique au numérique éducatif. Indépendamment de ce score « tout à fait remarquable au vu du contexte territorial », le rectorat prévoit un premier investissement de deux millions d’euros pour déployer plus de 3.000 équipements, unités centrales, ordinateurs portables, tablettes dans le second degré d’ici la fin de l’année 2022, puis un second d’un montant de 1.8 million d’euros. Idem dans le premier degré où 105 écoles doivent se répartir une enveloppe de 2.4 millions d’euros.
Pour finir, l’académie souhaite mettre l’accent sur le développement durable, les langues vivantes et le sport. Trois autres priorités confiées aux inspectrices Hadidja M’Bae et Soirifa Soumaïla et à Nourayne Massiala, chargé de mission Pass’sport à la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports. Autant d’engagements qui doivent permettre aux 61.079 écoliers, 30.351 collégiens et 20.635 lycéens ainsi qu’aux 7.151 agents de l’Éducation nationale de s’épanouir sur l’île aux parfums et de se projeter vers l’excellence !
« Nous aurons une visite qualitative » du ministre de l’Éducation nationale
Alors que le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, entame une tournée dans les territoires ultramarins à partir de la semaine prochaine en se rendant à La Réunion du 27 au 29 septembre, le recteur Gilles Halbout a confirmé que celui-ci n’enchaînerait pas son déplacement dans le 101ème département. « Il veut prendre le temps d’analyser la situation sur Mayotte et d’échanger avec les collègues. Venir une journée ou une journée et demie n’est pas suffisant au vu des problématiques », a confié le responsable de l’académie, qui a tout de même assuré que « nous aurons une visite qualitative, mais sur une durée plus longue ». Avant de conclure que « notre territoire mérite une attention toute particulière ».