Le vice-rectorat et la Défense renouvellent leur partenariat

Vendredi dernier s’est tenu au lycée professionnel de Kaweni un séminaire sur “la défense des valeurs de la République et la défense globale : enjeux et perspectives”.

 

Un événement durant lequel la convention sur le trinôme académique de Mayotte (Vicerectorat, Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien et Institut des hautes études de défense nationale) a été renouvelée pour la période 2016-2020. Un partenariat qui organise notamment les journées défense et citoyenneté (JDC) qui ont remplacé le service militaire. Divers acteurs de l’Éducation nationale et de la Défense (armée et IHEDN ) se sont donné rendez-vous vendredi dernier à Kaweni pour réfléchir aux différents enjeux des rapports entre la jeunesse, les valeurs de la République et l’engagement militaire. L’occasion pour la vice-rectrice Nathalie Costantini, le général commandant supérieur des Fazsoi, Franck Reignier et Bernard Salva, administrateur en chef 1re classe des affaires maritimes et président de l’association régionale de l’IHEDN de l’océan Indien (AR27) de signer la convention portant renouvellement du trinôme académique de Mayotte pour la période 2016-2020. Dans le 101ème département, ce texte est en vigueur depuis 2006. Il met notamment en oeuvre les JDC dans les établissements scolaires impliquant l’intervention de militaires auprès des jeunes pour les sensibiliser aux métiers de la Défense.

 

Bientôt un centre de recrutement de l’armée de terre à Mamoudzou

 

Ainsi les membres du trinôme académique ont souhaité utiliser cette journée pour élargir la réflexion sur la défense dans la région de l’océan indien Ouest. Enseignants, chefs d’établissement, correspondants Défense (conseillers municipaux désignés pour faire le lien entre la Défense, le conseil municipal et les citoyens) étaient conviés à cette journée durant laquelle diverses présentations ont été effectuées. Les jeunes étaient bien évidemment au centre des discussions puisqu’il s’agissait de mettre en avant des initiatives de l’État les concernant comme le service civique dont Bernard Rubi directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS ) a rappelé l’intérêt général, l’enseignement autour de la thématique de la sécurité nationale (armée, gendarmerie), les débouchés professionnels dans ce domaine ou encore les enjeux de la présence de la France dans la région.

Durant ce séminaire Nadjayedine Sidi, 10ème adjoint au maire chargé de la politique de la ville, de la rénovation urbaine et de l’intercommunalité à la mairie de Mamoudzou et correspondant Défense, a rappelé la création l’été prochain d’une antenne de recrutement de l’armée de terre à Mamoudzou. “C’est une bonne nouvelle pour nos jeunes et pour l’embauche à Mayotte”, a déclaré l’élu municipal.

 

234 jeunes en service civique à Mayotte

 

Lors de son allocution, Bernard Rubi directeur de la DJSCS , a rappelé l’intérêt pour les jeunes et la société d’intégrer le service civique. Une activité professionnelle d’un an dans une association, un organisme remplaçant en quelque sorte le service militaire et permettant aux intéressés de se lancer dans un engagement citoyen. Si en France, environ 90 000 jeunes sont actuellement en service civique, à Mayotte on en compte que 234. Un chiffre encore trop bas au vu de la jeunesse de la population mahoraise (60 % de la population a moins de 25 ans)et du niveau de chômage (27,1 %). “Mais le service civique ne se substitue pas à des emplois”, tenait à souligner Bernard Rubi. Le but pour la préfecture est donc d’étendre ce dispositif dans l’île en espérant qu’il ne soit pas remis en cause par la nouvelle présidence. “Il a déjà connu l’alternance politique avec le passage de Sarkozy à Hollande, il a même été encore plus développé sous le dernier quinquennat donc je ne pense pas qu’il sera remis en question au vu des avantages qu’il apporte”, se voulait confiant Bernard Rubi.

 

Immigration clandestine, terrorisme et diplomatie : le Fazsoi présente les enjeux régionaux

 

Le général Franck Reignier, commandant supérieur des Fazsoi installées à la Réunion, a effectué une présentation des enjeux de la présence militaire française dans la zone sud de l’océan Indien. Malgré le contexte de calme apparent en termes de conflits armés par rapport à celui qui touche actuellement le Moyen-Orient, Mayotte et sa région ne sont pas totalement à l’abri notamment du terrorisme à en croire le général. La tâche n’est pas facile pour les Fazsoi, car ils doivent couvrir une zone de responsabilité de 24 millions de km2 incluant Mayotte, La Réunion, les îles éparses et les Taaf (Terres australes et antarctiques françaises) avec plus de 1 million de Français à défendre en cas de menace. Le contexte régional particulier comme le rappelait-il. Si la région est principalement chrétienne, elle est néanmoins propice à l’émergence de mouvements islamistes radicaux. “À Madagascar, on parle de 2 000 mosquées construites par l’Arabie saoudite et le Qatar. Et le pays compte seulement 12 000 gendarmes et 12 000 militaires alors qu’en France nous en avons environ 300 000”, évoque le commandant. “Des cas de cellules terroristes ont été enregistrés en Afrique du Sud, il y a toujours les shebab de Somalie et en ce qui nous concerne, nous avons une centaine de fiches S (NDLR : indicateur utilisé pour désigner des individus faisant peser une potentielle menace à la sécurité nationale) à la Réunion”, rappelle-t-il afin de contextualiser. Enfin concernant la lutte contre l’immigration clandestine, les Fazsoi continuent leurs missions de soutien à la gendarmerie (une tous les deux mois). Le débat a dérivé sur la diplomatie et le refus (ou l’absence de réponse) de l’Union des Comores de coopérer dans la lutte contre l’immigration clandestine. “Je connais bien le président Azali puisque j’ai travaillé deux ans avec lui quand j’étais affecté aux Comores et que nous étions tous les deux capitaines. Je lui ai proposé récemment de réaliser des patrouilles conjointes, mais je n’ai jamais eu de réponse et je n’en aurai probablement jamais, car s’il venait à accepter ce serait une décision très impopulaire dans son pays”, explique Franck Reignier.

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