Le lagon, une richesse que « nous avons du mal à exploiter »

Des collégiens, lycéens et des jeunes en insertion se sont donné rendez-vous au Forum de la formation professionnelle et des métiers de la mer, ce mercredi, à Koungou. Un moyen pour eux de (re) découvrir les professions qui gravitent autour du lagon, qui manquent encore d’attractivité.

Certains des jeunes présents à l’Espace Scène de Koungou, sous le soleil de plomb du mercredi 4 décembre, viennent pour trouver des centres de formations et peut-être des vocations. La plupart viennent des collèges et lycées alentours, d’autres de parcours d’insertion professionnelle. Au micro, plusieurs d’entre eux sont interrogés sur leur rapport aux métiers de la mer. Car aujourd’hui le forum, organisé par le Centre régional information jeunesse (Crij), a misé sur deux thèmes : la formation et les métiers de l’univers maritime. Et sur ce deuxième volet, les connaissances sont souvent maigres : pêcheur et barge sont les deux mots qui reviennent le plus chez les jeunes. Mais peu, parmi ceux interrogés, envisagent d’en faire un métier. Isabelle et Rozline, en troisième, aiment la mer pour s’y baigner, mais trouvent que rester sur un bateau, « c’est ennuyant quand même ».

Pourtant, pour Djazmia Ahmed, deuxième adjointe au maire de Koungou et chargée de la culture, de l’art, de la culture et de la jeunesse, la mer « ce n’est pas qu’un paysage, c’est une richesse et un moteur de développement ». Surtout, un développement économique et un moyen d’être formés sur place. Et Saïd Baraka, pêcheur à M’tsamboro partage son avis, « il y a beaucoup d’opportunités ». Il prend pour exemple l’élevage d’huîtres ou encore d’algues « qui peuvent servir de médicaments ou de produits cosmétiques ». Lui est venu avec le cluster maritime pour faire découvrir l’univers aux adolescents, car il regrette qu’ils ne soient pas mieux orientés vers ce domaine. Et il y a de nombreux besoins, « même dans l’informatique, la logistique, le commerce international… » Plusieurs s’y intéressent et passent de son stand à celui voisin de l’École d’Apprentissage Maritime de Mayotte (EAM).

« Les jeunes s’y intéressent de plus en plus »

Charlène Bruneau, la directrice adjointe de l’établissement, répond aux questions des adolescents sur les formations de l’école, qui commencent dès la fin du collège avec un CAP Maritime. Elle n’a pas de souci à trouver des jeunes à recruter, mais souhaite tout de même faire connaître le secteur « prometteur », qui compte de nombreux débouchés. « Il commence à y avoir plus de promotions, d’événements comme celui-ci. Les jeunes s’y intéressent de plus en plus », se réjouit la responsable de la seule école maritime de l’île, qui permet d’obtenir entre autres le certificat d’aptitude au commandement à la petite pêche (CACPP) et le brevet de capitaine 200 pêche (pour les navires d’une longueur inférieure à 24 mètres et allant au plus à 100 milles des côtes).

Si mettre en avant les métiers de la mer permet de trouver un emploi stable dans un secteur en développement, il en va aussi de l’avenir de l’île pour le directeur du Crij, Mohamed Nassor. « Nous avons un des plus beaux lagons du monde. Nous avons cette richesse, mais nous avons du mal à l’exploiter », explique le directeur, qui y voit dans l’information la solution toute trouvée, pour rendre attractif ce secteur, « pour dire qu’on a besoin de personnes à Mayotte » comme pour devenir capitaine 500, comme pour conduire des navires comme ceux de la barge (qui requiert le brevet de capitaine 200). Même si Mayotte est entourée d’eau, « il faut donner un coup de pouce à ces jeunes ».

Fraîchement arrivée sur l’île, je suis journaliste à Mayotte Hebdo et Flash Infos. Passionnée par les actualités internationales et jeunesses, je suis touche-à-tout. Mon allure lente et maladroite à scooter vous permettra de me repérer aisément.

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