Ce mercredi 25 août, le rectorat de Mayotte, le comité de rugby, le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) ainsi que l’union nationale du sport scolaire (UNSS) ont signé une convention afin de valoriser et de développer cette activité sportive dans le 1er et le 2nd degré ainsi que dans l’enseignement supérieur. Le but est de former les futurs enseignants de l’académie et de dénicher les talents de demain, tout en favorisant la pratique sportive dès le plus jeune âge.
« La finalité de la démarche avec le rectorat, l’UNSS et le CUFR est de faire du bruit autour du rugby. » Au moment d’enchaîner non pas une mais trois signatures de convention, Éric Landmann, le président du comité du ballon ovale, ne cache pas sa joie de voir son sport de cœur être au centre de l’attention ce mercredi 25 août. « Je me réjouis de toutes les perspectives », s’exclame-t-il, avec une émotion certaine. De petites griffes, donc, qui risquent bien de mettre un coup d’accélérateur à ce jeu d’origine anglo-saxonne.
Un engouement partagé par le directeur adjoint du centre universitaire, Abal-Kassim Cheik Ahamed. « Le rugby apporte de réelles valeurs, transposables aux études universitaires. » Raison pour laquelle cette activité fait son entrée au Panthéon du créneau culturel et sportif instauré le vendredi de 11h à 14h au sein de l’établissement public, créé en octobre 2011. « L’enseignement supérieur ne se limite pas aux cours… Il faut trouver un équilibre d’ensemble, c’est capital », insiste le supposé successeur d’Aurélien Siri. Tout cela, dans un souci de transmission comme le rappelle Éric Landmann. « Au CUFR, il y a les futurs instituteurs, qui vont toucher la jeunesse mahoraise. À nous de leur donner l’appétit, le goût et l’envie de rugby pour qu’ils se rajoutent une corde à leur arc. » Une manière de sensibiliser en amont cette nouvelle génération d’enseignants dans le 1er degré, pour ne pas les retrouver le bec dans l’eau une fois en poste ! « Les 11 circonscriptions vont être accompagnées par des formateurs de la fédération », ajoute pour sa part Gilles Halbout, le recteur.
Des infrastructures à perfectionner
Et cette ambition locale rejoint une volonté avant tout nationale : faire en sorte que la pratique du sport, rugby compris, se démocratise dès le plus jeune âge. Voeu pieux du ministre de l’Éducation national, Jean-Michel Blanquer qui souhaite mettre durablement en place 30 minutes d’activités physiques quotidiennes dans toutes les écoles. Mais pour atteindre cet objectif, encore faut-il bénéficier des infrastructures adéquates. Or, les pelouses brûlées par le soleil en cette saison sèche s’avèrent être davantage le terrain de jeu des zébus que des amateurs de l’ovalie. « La Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) a fait des études sur le mauvais état de certains équipements », admet volontiers le responsable de l’académie. « Mais il existe des projets en cours. » À l’instar de la construction du premier centre sportif de haut niveau de Mayotte, situé à Miréréni, dans la commune de Chirongui, dont l’appel d’offre vient d’être notifié par le conseil départemental le 19 août dernier.
En attendant une livraison prévue d’ici 2027, le territoire peut compter sur l’investissement sans faille de l’union nationale du sport scolaire pour mettre en lumière le rugby – « déjà pas mal prisé dans les établissements du 2nd degré », souligne Philippe Montec, le directeur régional – lors des rendez-vous du mercredi après-midi. Avec en tête quatre objectifs clairs : le développement de la pratique féminine, la promotion du jeu sous toutes ses formes, la formation des jeunes arbitres ou encore la détection des talents de demain. Ne reste plus qu’à transformer l’essai !
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.