Le suspens n’est plus de mise. Tous les bacheliers connaissent les résultats qui concluent une année de bac si particulière. Cette année, le taux de réussite est en hausse chez nous. La bienveillance recommandée par l’Éducation nationale a porté ses fruits.
Les résultats du baccalauréat ont officiellement été dévoilés ce 7 juillet au niveau national. À Mayotte, les bacheliers ont eu le privilège d’être fixés sur leur sort avant les autres comme chaque année. Le taux de réussite de cette année est plutôt satisfaisant sur l’ensemble du pays. Il s’élève à 91,5% au niveau national, avant les rattrapages, soit une augmentation de 13,8 points par rapport à l’année dernière. Chez nous, les chiffres ont également explosé. 80.1% des candidats de la filière générale ont été admis. Le chiffre passe à 76.5% pour la filière technologique et monte à 90.4% pour le bac professionnel. Ces résultats sont encourageants mais il est important de rappeler que l’année scolaire 2018-2019 a été particulièrement catastrophique à Mayotte. Les élèves n’avaient pas pu bénéficier de l’accompagnement nécessaire à cause des grèves.
Cette édition 2020 est dans le collimateur de certains qui parlent d’un bac au rabais. Une critique que réfute Gilles Halbout, le recteur de l’académie de Mayotte. “Cette année, c’est vrai qu’on a de meilleurs taux de réussite, c’est le résultat de la consigne nationale qui nous demandait d’être bienveillants. Mais le bac de Mayotte n’a pas été bradé.”
Parcoursup, un indicateur plus explicite
“L’indicateur qu’il faut prendre en compte est le taux d’admission sur Parcoursup parce que les élèves sont admis grâce à leur dossier scolaire et aucune université ou école n’a envie de faire de cadeau, peu importe le contexte particulier de cette année”, rappelle Gilles Halbout. À ce sujet, les lycéens mahorais sont plutôt bien placés. Actuellement 82% des élèves qui ont formulé des vœux ont été acceptés dans l’une des formations qu’ils ont demandées. 95% des candidats du bac général ont obtenu une réponse favorable, 77% de la filière technologique, et 69% de la filière professionnelle. “Cette année, il y a eu un déclic, les formations de l’enseignement supérieur se sont rendues compte que les Mahorais réussissent aussi. On a une visibilité qu’on n’avait pas avant”, se réjouit le recteur.
Mayotte dernier de la classe
Malgré les efforts des élèves mahorais, Mayotte est encore à la traîne. Les taux de réussites sont toujours inférieurs aux moyennes nationales car l’histoire de l’Éducation nationale est plus récente sur le territoire. Les enfants ne sont pas toujours scolarisés en maternelle. De plus, les élèves n’évoluent pas dans les mêmes conditions que ceux de la métropole. Le recteur en est parfaitement conscient et souhaite rattraper le retard même si cela ne se fera pas en quelques années. “Cela passera par la scolarisation de plus en plus tôt. Nous allons également améliorer les conditions de scolarisation, notamment au collège en mettant en place des dispositifs d’adaptation des publics en difficulté pour remettre à niveau les fondamentaux. Enfin, les élèves ne seront plus orientés dans les filières générales par défaut.” En attendant, l’académie de Mayotte souhaite préparer rapidement les bacheliers de cette année à intégrer l’enseignement supérieur et à vivre loin de leurs parents. Chose qui n’a pas été faite à cause du contexte particulier de cette année.
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