La sécurité autour des installations sportives en question

Le manque de sécurité dont souffre l’île est un réel problème qui date déjà de plusieurs années. Le syndicat des professeurs d’EPS de Mayotte a prévu d’aborder les points fondamentaux de cette question afin de connaître les mesures qui vont être prises pour améliorer les conditions dans lesquelles ils pratiquent leur profession. Il s’agit d’une part d’assurer la sécurité des enseignants d’EPS et d’autre part celle des élèves se rendant sur les sites sportifs extra-muros. Des efforts considérables restent à faire pour améliorer les structures et les installations sportives afin que les élèves puissent pratiquer leurs activités sans danger. Or le matériel des sites sportifs intramuros n’est pas toujours aux normes, ce qui peut provoquer des incidents. À savoir « un revêtement qui se délite, un gravier trop dur qui cause souvent des éraflures, saignements aux élèves qui tombent, les buts de football et handball, ainsi que les paniers de basket sont rarement solidement fixés», nous explique l’un d’entre eux qui a souhaité garder l’anonymat. C’est donc aux enseignants de vérifier si les buts sont aux normes car bien souvent les communes en charge de l’entretien de ces installations sportives ne le font pas aux dires des enseignants en question.

Des professeurs et des élèves exposés aux dangers extérieurs

Faute de budget suffisant qui permettrait de louer des bus pour assurer leur sécurité sur le trajet pour se rendre sur les sites sportifs se trouvant à l’extérieur des établissements scolaires, ils y vont à pied. Là encore, on constate un véritable manque de sécurité car les enseignants et leurs élèves sont vivement exposés à la menace extérieure et n’ont pas de lieux de replis sur ces sites en cas de problème majeur. Ils sont littéralement livrés à eux-mêmes et doivent parfois emprunter les routes où les voitures circulent à vive allure faute de trottoirs. À Tsimkoura, certains professeurs ont déjà demandé la mise en place de barrières car les voitures roulent à plus de 70 km/h, un accident peut survenir à n’importe quel moment. Lorsque des minibus sont alloués, « il y a 2 minibus pour une classe et l’enseignant ne peut avoir de surveillance sur les deux bus », s’indigne notre témoin. Une fois à l’extérieur, ils doivent en plus négocier avec les jeunes déjà présents sur les plateaux pour pouvoir faire cours. Les professeurs submergés se retrouvent à gérer une classe de 30 élèves et des bandes de jeunes étrangères à leurs établissements. Or, le risque d’agression sur élèves ou professeurs est réel. « Des agressions d’intrus sur les professeurs existent malheureusement », s’indignent-ils. Un professeur syndiqué nous précise qu’il « est difficile de faire fermer les plateaux pour être plus en sécurité car cela dépend du propriétaire, si c’est la mairie ou le Vice Rectorat ». Les professeurs peuvent parfois compter sur l’intervention de la police municipale qui effectue des rondes à certaines heures dans les zones dites sensibles, ou encore sur un médiateur qui les accompagne, ce dernier cas reste plus rare. Frédéric Muller, secrétaire académique du SNEPFSU Mayotte, et co-secrétaire FSU Mayotte, précise qu’il faut parfois « attendre 50 minutes pour que la police municipale, à qui les professeurs communiquent leurs emplois du temps, intervienne ».

Quelles améliorations ?

Quelques petits changements ont tout de même été observés, grâce notamment à la Cellule de Construction de Mayotte, les installations sur certains sites sportifs ont été améliorées. Frédéric Muller relève un point positif « des installations sportives aux normes sont prévues à l’intérieur des nouveaux établissements ». Le fait que les élèves puissent être à l’ombre pendant la pratique de leurs activités sportives est aussi l’une de leurs principales préoccupations afin d’éviter des malaises dus à la déshydratation. Le secrétaire du SNEP -FSU indique que ces deux points sont abordés depuis deux ans avec la Vice-Rectrice, le syndicat réclame « la construction de carbets et de points d’eau qui permettraient aux élèves de se désaltérer ». En plus de cela, il demande la maintenance des installations intra-muros, l’entretien et le gardiennage des installations sportives extra-muros.

Saoudat Mohamed

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