« Je suis assez confiant » : le ministre optimiste pour l’avenir du système scolaire

Deuxième et dernier jour de visite à Mayotte, mardi, pour le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Avant de décoller vers Paris en fin de matinée, l’homme politique s’est déclaré confiant quant à l’avenir du système scolaire mahorais. 

Après les visites d’établissements scolaires, celle au vice-rectorat, et l’inauguration de l’internat d’excellence, lundi, la journée d’hier était un peu le point d’orgue de la venue du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Point d’orgue, car c’est notamment la rencontre avec les représentants syndicaux qui était au programme. Enjeu de celle-ci : s’enquérir des revendications désormais bien connues : attractivité du territoire, formation des professeurs, rythmes scolaires, construction de nouveaux établissements, etc. Pas d’annonces puisque ce n’était pas là l’objet de cette visite  officielle, mais une satisfaction pour le ministre, qui a souligné des « échanges chaleureux, francs, authentiques et dirigés vers des solutions » avec les acteurs de l’éducation à Mayotte. De quoi faire avancer le grand chantier de l’éducation mahoraise ? Oui, selon le ministre, qui s’est déclaré « assez confiant » quant à l’avenir.

Et de s’appuyer sur le plan de développement pour Mayotte annoncé en mai dernier, les 500 millions d’euros qu’il réserve pour l’amélioration du système scolaire local, et la mise en place d’un rectorat de plein exercice dès cette année : « C’est pour cela que Stephan Martens a été nommé (…) L’objectif n’est pas de changer la pancarte du rectorat, mais de réellement hausser le niveau. Cela signifiera (…) des recrutements pour renforcer l’institution, des fonctionnalités qui vont se développer en matière de formation professionnelle et d’apprentissage, de formation initiale et continue des professeurs, pour le suivi des constructions, etc. », a-t-il commenté. Une transition qualifiée « d’emblématique du passage d’un cran à un autre. »

350 postes créés pour cette rentrée

Pour cette rentrée scolaire, « 350 postes ont été créés », a rappelé Jean-Michel Blanquer, en promettant une série de mesures à venir « pour améliorer l’attractivité et la gestion des ressources humaines ». Dans le détail, il s’agit d’amener la future académie « à avoir plus de profs titulaires » et « toujours mieux formés », notamment en privilégiant le pré-recrutement  pour « avoir le plus possible de professeurs titulaires mahorais. » 

Pour autant, malgré l’optimisme affiché, le ministre n’a pas nié les évidences du territoire : « Il y a des difficultés à Mayotte », a-t-il ainsi reconnu avant de poursuivre : « [Elles] sont importantes. Personne ne le nie. Nous avons aujourd’hui un diagnostic partagé sur les insuffisances des infrastructures, mais aussi face à l’énormité des défis que nous avons, dont le défi démographique. »

Autre défi soulevé : celui du niveau scolaire, désormais admis comme plus faible qu’ailleurs, avec un taux d’illettrisme encore élevé. « Le mot-clé est « pragmatisme », a-t-il assuré, en soulignant l’application de la mesure limitant les classes de CP et CE1 à 12, voire 15 élèves, mais aussi la mise en place dès 2019 de la scolarisation obligatoire dès trois ans partout en France, Mayotte comprise. Les classes de niveau, parfois suggérées, n’ont pas été exclues.  Leur pertinence devrait  être étudiée lors de l’élaboration du projet académique du futur rectorat, prévue pour cette fin d’année.

 

Du cas par cas pour les enseignants et les étudiants étrangers

 » Les situations de blocage dans un sens ou dans l’autre ne sont pas durables », a réagi hier le préfet Dominique Sorain à propos du blocage du service des étrangers de la préfecture, qui affecte notamment les professeurs et les étudiants étrangers. « Un travail au cas par cas sera fait dans les prochains jours. Sur la situation des enseignants étrangers, nous allons regarder leur situation (…) pour qu’ils puissent avoir les documents nécessaires à leur activité ici, à Mayotte. Pour les étudiants, cela sera en fonction de leur situation. L’examen sera fait avec le vice- rectorat pour déterminer la suite à donner à leurs demandes. »

 

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