Les parents des écoliers de Cavani Sud montent au créneau pour dénoncer l’état lamentable des établissements 1 & 2. La sécurité des enfants y serait menacée, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’enceinte. Malgré les avertissements, la municipalité ne souhaite pas s’étendre sur la question.
Entre les plaques de béton bancales et les caniveaux à ciel ouvert, mieux vaut regarder où l’on met les pieds lorsque l’on se promène dans la cour de récréation de l’école de Cavani Sud. “Après deux heures de cours, on ne peut pas empêcher des enfants de se défouler et de courir partout”, lâche Hachim Mbaraka, père de deux garçons scolarisés en CP et en CE2. Pourtant, vu le champ de mines qui se dresse face à eux, la vigilance reste de bon conseil. “Il y a déjà eu quelques petites blessures, qui n’ont, heureusement, pas nécessité de déplacements jusqu’à l’hôpital”, repense-t-il, soulagé qu’un drame ne se soit jamais produit.
Papier à l’appui, Hachim énumère une liste non exhaustive de tous les soucis recensés dans l’enceinte : absence d’électricité dans la salle 13 depuis la rentrée 2017/2018, court-circuit et coupure de courant en cas de forte pluie, fuite d’eau dans la salle 5, porte de la salle 2 cassée depuis un mois, manque de protection à travers les barreaux, système d’alarme et extincteurs hors service, etc. Sans oublier l’insalubrité des sanitaires, ou encore la prolifération des chenilles dans les arbres. “Et quand on voit certains mobiliers, ce n’est pas digne d’une école de la République française. On est en 2018 tout de même” s’emporte le papa. “Dans certaines classes, les ventilateurs sont à deux doigts de tomber sur la tête de nos enfants.”
Attendre sur la route
Si les problématiques de l’intérieur de l’établissement irritent, celles de l’extérieur font bondir. En effet, ce n’est autre que le président des parents d’élèves, Abdou Ali, qui se charge bénévolement depuis sept ans de la sécurisation de l’entrée de l’école. Car les centaines d’enfants de Cavani 1 n’ont pas d’autre choix que de poireauter sur la route jusque 6h50 le matin et 12h20 le midi avant que la grille n’ouvre. “Les voitures descendent à toute vitesse du lotissement”, s’insurge-t-il. Pour ne rien arranger, le seul endroit un tant soit peu sécurisé à proximité vient d’être pris d’assaut par des poubelles. Alors pour faire entendre leurs revendications et exprimer leur indignation, les vingt délégués des parents d’élèves ont décidé de boycotter le dernier conseil d’école qui s’est tenu au début du mois. “Il n’y avait aucun représentant de la mairie. La municipalité ne se rend vraiment pas compte de la réalité” s’emporte Hachim. En cas de non réaction de la part des élus durant les vacances scolaires, le comité se laisse le droit d’aller manifester devant l’Hôtel de ville. Malheureusement, les précédents cris de colère ne jouent pas en leur faveur, puisque rien n’a bougé depuis plus de deux ans. “Est-ce un manque de moyens ou est-ce tout simplement de la mauvaise volonté ?”, s’interrogent les deux pères. Pourtant, ils se disent prêts à réaliser les travaux eux-mêmes, si les finances le permettent.”Certains d’entre nous travaillent dans le bâtiment. Si l’on nous donne du sable et du ciment, on peut très bien se débrouiller.” Surtout qu’ils ont déjà mis la main à la pâte en début d’année, en coupant les mauvaises herbes dans les caniveaux pour prévenir les risques de chute… Contacté, le service communication de la mairie de Mamoudzou ne souhaite pas s’exprimer sur la question.
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