Grève de l’Éducation nationale : 87 écoles fermées

Jeudi 13 janvier 2022, les syndicats avaient appelé à la grève des professionnels de l’Éducation nationale sur l’ensemble du territoire français. Dans le 101ème département, le SNUipp-FSU Mayotte et la FSU Mayotte ont été reçus par le recteur, Gilles Halbout, le jour-même en fin de matinée.

“Une grève suivie par plus de 55% des collègues du 1er degré et avec au moins 87 écoles fermées.” Voilà ce qu’annonçait jeudi soir le syndicat SNUipp-FSU Mayotte. Alors que les élèves n’ont repris le chemin de l’école que depuis lundi, pour certains les revendications vont bon train. En début de semaine le recteur annonçait les nouvelles mesures mises en place afin de jongler entre maintien du service public d’éducation et crise sanitaire. Pour répondre aux besoins spécifiques du territoire, l’académie inaugurait en lien avec l’agence régionale de santé (ARS) des lieux dédiés au dépistage au sein même de certains établissements scolaires. “À Mayotte, plus qu’ailleurs, pour les élèves comme pour les personnels, l’accès aux tests peut s’avérer compliqué. C’est pourquoi nous souhaitons offrir à chacun la possibilité de se faire dépister et ainsi garantir la sécurité de tous”, expliquait le recteur, Gilles Halbout.

Covid et classes vides

Si pour certains professeurs mahorais la grève, à quelques jours de la reprise des cours, ne méritait pas d’être suivie pour d’autres, il était important de se faire entendre. “Faire respecter les gestes barrières alors qu’il y a des coupures d’eau… Comment voulez-vous ?”, témoigne Alice*, professeur dans le second degré. “Nous devrions avoir du gel hydroalcoolique dans toutes les classes et au lieu de cela, nous passons notre temps à courir après des kits distribués dans les administrations”, s’indigne t-elle. Des problèmes d’organisations qui compliquent le travail des personnels déjà peu nombreux, car pour une grande partie malade du coronavirus. Par ailleurs, afin de clarifier la situation, le recteur, a annoncé qu’au-delà de “20% de cas positifs dans une classe”, celle-ci sera considérée comme un cluster et donc fermée.

Un travail “au jour le jour”

Comme il l’avait annoncé précédemment, le rectorat travaille “au jour le jour” avec les moyens du bord. Si le recrutement de personnel afin de remplacer les agents testés positifs a bien été mis en place, les candidats manquent à l’appel. La réunion avec les syndicats a permis de confirmer que les autorisations spéciales d’absences peuvent être accordées aux personnels fragiles. Les difficultés matérielles de manque de savon liquide ou de solution hydroalcoolique, l’absence de nettoyage et de désinfection, continueront quant à elles à être gérées au cas par cas en lien avec les mairies de l’île. Enfin, concernant les désormais célèbres masques FFP2, la solution est claire… “Nous ne souhaitons pas créer une surenchère dramatique et imposer le port systématique du masque dans les établissements scolaires. Les personnels à risques ou qui le souhaitent pourront recevoir ces masques”, a affirmé le recteur. De quoi calmer la grogne des professeurs, las de l’ingérence du ministre de l’Éducation national, Jean-Michel Blanquer…

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