Le mouvement de grève des instituteurs se poursuit. Depuis plusieurs jours, les quelques grévistes recensés bloquent l’accès aux salles de classes de plus de 80 écoles primaires ou maternelles en condamnant les serrures avec divers matériaux.
La situation est de pire en pire aux dires de la vice-rectrice Nathalie Costantini, qui a fait le point hier sur la situation. I ls ne sont que 6% de grévistes selon le vicerectorat, mais leur pouvoir d’entrave est suffisant pour empêcher 25 000 à 30 000 élèves de se rendre à l’école. Depuis quelques jours, le SNUipp-FSU, un des principaux syndicats d’enseignants du premier degré mené par l’incontournable leader syndical Rivo, a durci le ton. Elle a passé la vitesse supérieure en décidant d’infiltrer de la colle, de la limaille ou encore de la mousse expansive dans les serrures de plusieurs portes de salles de classe. “A Bandraboua, ce sont environ 100 serrures sur 9 établissements au total que le maire doit changer”, explique indignée Nathalie Costantini. Certaines portes ont pu être ouvertes. D’autres élèves ont eu moins de chance comme le souligne la vice-rectrice: “certains enseignants ont dû faire classe dans la cour sous un badamier pendant toute une journée”. Ainsi, ce sont 83 écoles qui sont touchées par ces blocages ce qui pénalise entre 25 000 et 30 000 élèves. Chacun se renvoie la responsabilité concernant le pourrissement de la situation entre le vice-rectorat et le SNUipp-FSU. Ce dernier, que les autres syndicats d’enseignants ont décidé de ne pas suivre dans la poursuite de la grève. “Ces gens sont en train d’empêcher des enfants d’aller à l’école et à leurs collègues d’enseigner”, regrette la vice-rectrice qui ne décolère pas. Certains maires, trois à la connaissance du vice-rectorat, ont fait savoir qu’ils allaient porter plainte pour les dégradations occasionnées par ce mouvement sur les équipements scolaires. Elle dénonce également une “désinformation” de la part du syndicat en question au sujet des revendications: “la reprise de l’ancienneté générale de service des instituteurs anciens agents de la collectivité départementale de Mayotte (CDM) est en cours de discussion avec Paris”. Le vice-rectorat insiste également sur “l’absence au sein du vice-rectorat de comparaison entre les instituteurs d’État et les corps passerelles”, autrement dit les enseignants titulaires qui ont réussi le concours de professeurs des écoles et leurs homologues contractuels. “L’avancement dans les échelons se fait régulièrement. Chaque année nous permettons à une centaine d’enseignants d’évoluer du statut d’instituteur à celui de professeur des écoles en leur faisant passer le concours”, rappelle-t-elle.
En attendant, les grévistes appellent à manifester aujourd’hui à partir de 8h30 depuis la place de la République à Mamoudzou. Reste à savoir si le mouvement sera suivi ou pas.
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