Créée depuis peu, l’association « Pas Crêpe » planche sur la question de l’éducation dans la commune de Dembéni et apporte son soutien aux parents d’élèves du collège Zakia Madi. La présidente, Adidja Fatihoussoundi, revient sur le mépris affiché par le chef d’établissement et demande son départ. Entretien.
Flash Infos : Vous venez de créer l’association « Pas Crêpe » dont vous êtes la présidente sur la commune de Dembéni. Qu’est-ce qui vous a poussé à monter cette structure et quel est son rôle ?
Adidja Fatihoussoundi : Tout est parti d’un comité de parents qui étaient membres des représentants délégués au sein du collège Zakia Madi dans lequel nous avons constaté plusieurs dysfonctionnements en interne. Malgré plusieurs tentatives de discussion, le chef d’établissement leur a fermé la porte. Face à ce constat, nous nous sommes rassemblés et nous avons décidé de créer l’association « Pas Crêpe » pour essayer de mettre les choses à plat.
Elle a pour but de favoriser et organiser l’échange avec les membres sur le thème essentiel de l’éducation dans l’intérêt de l’enfant, qu’il soit scolarisé en maternelle, en élémentaire, au collège, au lycée ou à l’université. Il s’agit de répondre aux préoccupations et aux questions de l’ensemble des parents, principalement sur le domaine de la vie et du fonctionnement des établissements scolaires.
FI : Avez-vous déjà noté des problématiques dans les établissements de la commune, que ce soit dans le 1er ou le 2nd degré, voire même dans l’enseignement supérieur ?
A. F. : Effectivement, nous en avons constatées ! Et c’est toujours la même musique qui revient, à savoir le manque d’enseignants. C’est un sujet qui doit être pris au sérieux, il y a une légèreté inadmissible de ce point de vue-là. On nous répète constamment que le nécessaire va être fait pour prendre en charge la longue liste des enfants non scolarisés dans le 1er degré… Sauf que ce n’est ni défini ni concret. Idem dans le 2nd degré. Sans parler de la difficulté organisationnelle en raison de classes hyper chargées.
FI : Pour revenir sur le cas du collège Zakia Madi, un mouvement de grève perdure depuis le vendredi 19 novembre. Que reprochez-vous précisément au chef d’établissement ? Et qu’attendez-vous concrètement ?
A. F. : Nous portons les revendications des parents d’élèves qui désirent un fonctionnement juste et légal. De manière générale, nous lui reprochons de ne pas être à leur écoute, de ne pas respecter le règlement intérieur, de les mépriser et de ne pas les recevoir si nécessité il y a. Et quand c’est le cas, il missionne un agent à l’entrée de l’établissement pour confisquer leurs pièces d’identité comme s’il était habilité. Puis une fois à l’intérieur, il les laisse errer dans l’enceinte pendant des heures avant de repartir sans l’avoir vu…
Au jour d’aujourd’hui, ils avaient réussi à obtenir un rendez-vous auprès du rectorat en date du 12 novembre. Mais ils n’ont pas eu de retour comme promis, le lundi 15 ! Ils avaient donné comme date butoir le mercredi 17. Sans quoi, des actions seraient organisées par les parents, qui ont sollicité notre association pour manifester devant le collège et demander le départ du principal. Personne ne tient compte du mal-être des parents, des élèves et même du corps enseignant.
FI : Au vu du statu quo actuel, vous semblez déterminé à aller jusqu’au bout : soit le rectorat apporte des solutions concrètes, soit le chef d’établissement décide de quitter son poste… Dans le cas contraire, que comptez-vous mettre en place pour vous faire davantage entendre ?
A.F. : Nous nous relayons au sein de l’association pour apporter notre soutien. Et que le chef d’établissement l’imprime bien : nous resterons devant le collège tant qu’une médiation n’aura pas eu lieu ou qu’une solution n’aura pas été apportée par le rectorat. Nous ne pouvons plus travailler avec lui ! Il nous méprise sans cesse, même après plus d’une semaine de grève. Il s’entête dans sa logique de ne pas nous recevoir… Vous savez, nous agissons en fonction des retours de la direction. Nous attendons simplement un minimum de dialogue.
Mais dans les conditions actuelles, nous continuerons notre mouvement pacifique et nous ferons même en sorte qu’il prenne de l’ampleur s’il persiste à nous chauffer la tête ! Beaucoup de parents n’ont pas eu la chance de faire des études, donc ils ne connaissent pas forcément leurs obligations. Nous essayons d’instaurer ce relationnel avec eux pour qu’ils se réveillent et s’expriment dans l’intérêt de leurs enfants.