Gilles Halbout : « Nous nous attendons à vivre un mois compliqué à Mayotte »

Si les élèves en métropole ont repris le chemin de l’école ce lundi, les Mahorais doivent encore patienter jusqu’à lundi prochain. Le temps pour le rectorat de peaufiner la nouvelle stratégie imposée par le ministère de l’Éducation nationale et d’intégrer quelques spécificités sur le 101ème département, à l’heure où le variant Omicron gagne du terrain à vitesse grand V. Entretien avec le responsable de l’académie, Gilles Halbout.

Flash Infos : Vous vous êtes entretenu ce lundi soir avec le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Qu’est-il ressorti de votre échange ?

gilles-halbout-nous-nous-attendons-a-vivre-un-mois-complique-a-mayotteGilles Halbout : C’était tout d’abord l’occasion de nous caler sur le nouveau protocole en vigueur, qui va avoir des impacts importants sur Mayotte puisque nous allons devoir être réactifs en matière de tests et d’auto-tests. Comme annoncé, les personnels, les collégiens et les lycéens vaccinés pourront revenir « tout de suite » s’ils sont cas contacts à condition de présenter un test négatif mais aussi deux auto-tests négatifs à J+2 et J+4. Ceux qui n’ont pas reçu leurs doses devront s’isoler à minima pour sept jours. Idem pour tous les élèves du 1er degré, sans exception.

La spécificité réside dans notre capacité à rendre possible ces tests. Nous travaillons avec l’agence régionale de santé et le service départemental d’incendie et de secours pour mettre en place des centres de dépistage dans des établissements dits de référence pour décharger les pharmacies et le centre hospitalier, qui n’ont pas la même couverture qu’en métropole, et ainsi permettre au plus grand nombre de continuer à venir à l’école dans de bonnes conditions. Pour cela, nous avons acquis des capteurs de CO2 pour vérifier les systèmes d’aération dans les salles de classe.

FI : Selon nos informations, l’île aux parfums est actuellement sujette à une pénurie de tests. Dans ces conditions, comment comptez-vous procéder pour maintenir le protocole ?

G. H. : Nous disposons d’importantes réserves de tests au sein du rectorat. D’ailleurs, nous prêtons main forte à certains secteurs qui se retrouvent actuellement en grande difficulté. Et comme il vaut mieux prévenir que guérir, nous allons bénéficier de nouveaux arrivages dans les prochains jours ! L’objectif pour la rentrée est de pouvoir tester nos élèves et nos personnels sur place en raison de cette rupture d’approvisionnement. Ici, il nous est difficile d’instaurer un enseignement hybride qui permet de suivre les cours en ligne, mais nous mettrons de nouveau en place le dispositif « papier » de continuité pédagogique. Nous avons prévu une réunion ce mardi après-midi pour affiner ce plan et envoyer toutes les circulaires afin d’être prêts pour la rentrée.

FI : Justement, comment comptez-vous appréhender l’absence des enseignants positifs qui reviennent de métropole ou de La Réunion après les vacances scolaires ?

G. H. : Nous anticipons toutes les mesures de remplacement, d’autant plus que certaines disciplines se trouvaient déjà exsangues avant 2022… Nous tablons sur un taux d’absence de l’ordre de 5-6% chez les professeurs à cause du Covid-19. Pour les combler, le ministère nous a garanti des moyens illimités. Nous travaillons d’arrache-pied avec le service de ressources humaines pour gérer au mieux cette situation ! Par ailleurs, nous allons ménager les directeurs d’école et les chefs d’établissement en reportant un certain nombre de formations. Nous nous attendons à vivre un mois compliqué à Mayotte. Pendant ce laps de temps, il va falloir faire le dos rond et décharger au maximum nos personnels sur des aspects administratifs.

FI : L’autre enjeu répété par votre ministère concerne la poursuite de la campagne de vaccination. Où vous situez-vous de ce côté-là ?

G. H. : À Mayotte, nous avons été les premiers à lancer les campagnes de vaccination dans les établissements scolaires ! Nous nous étions fixé comme objectif de réaliser entre 8.000 et 10.000 injections d’ici les vacances de Noël. En 14 semaines, nous l’avons plus ou moins atteint puisque nous avons vacciné un peu plus d’un quart de nos élèves du 2nd degré avec l’aide de nos partenaires. Il faut continuer dans le sens du chemin parcouru : nous allons travailler avec l’ARS en milieu de semaine pour redynamiser la dose de rappel.

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