Durant cette période de fin d’année, bon nombre d’étudiants mahorais sont contraints de rester au sein de leur ville d’études. Car contrairement aux vacances d’été, Ladom (l’Agence de l’outremer pour la mobilité) ne leur donne pas de billets pour rentrer sur l’île.
Quand des étudiants ont la chance d’habiter avec leurs parents en France métropolitaine, dans les DOM, c’est rarement le cas. De nombreux Mahorais qui étudient hors du territoire sont ainsi obligés de passer les congés scolaires de décembre loin de leur famille. Cependant, plusieurs parmi eux aimeraient revenir sur le territoire afin de se ressourcer, décompresser, passer du temps et profiter des membres de leur famille. Par manque de moyens, il leur est impossible. « Les billets sont très chers et nous n’avons que deux semaines de repos », déclare Moina-M’kaya Ramia, en première année de biologie à l’université de Talence, près de Bordeaux. D’autres, comme Naël Mze Mogne ou Samrah Abdou, étudiants en deuxième année de droit et sociologie dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, expliquent que souvent, c’est la période des examens et certains reprennent les épreuves dès la rentrée. Pour les deux, ce sont plutôt “des vacances dédiées aux révisions et non pour profiter”. En effet, dans certains établissements français, les examens du premier semestre se déroulent le plus souvent à la rentrée du mois de janvier. De ce fait, ils doivent revoir leurs cours pour pouvoir valider les épreuves et éviter de passer aux rattrapages. « Il n’y a pas vraiment de monde qui part généralement en décembre et la plupart ne vont pas dépenser un Smic pour faire deux semaines ni même la moitié », poursuit le premier.
En revanche, pour les personnes poursuivant leurs études à La Réunion, c’est beaucoup plus simple, l’île étant à deux heures de vol de Mayotte. « Les prix des billets ne sont pas très élevés », confirme Charifa Zidini, en deuxième année de licence information communication. L’an dernier, Idris Ahamada, étudiant également dans la même filière, mais en première année de master, était revenu à Mayotte durant « un petit moment » pour voir sa mère, ses amis, profiter pour aller à la plage et manger les plats locaux.
Des activités pour éviter l’isolement
Le fait de ne pas rentrer n’empêche pas les étudiants de s’occuper à leur manière et passer du temps avec leurs proches. « Avec mes frères et sœurs qui sont ici, on se retrouve tous pour se revoir avant la nouvelle année », explique Samrah Abdou. Pour ne pas rester seul et éviter de s’isoler dans leur chambre universitaire, souvent de neuf, voire vingt mètres carrés. Les jeunes prévoient de faire des activités qui ne font pas généralement en période de cours ou pendant les week-ends. Par exemple, certains font du ski ou se rendent dans d’autres villes pour ne pas s’ennuyer. « Habituellement, je me rends chez une de mes tantes à Montgaillard, (N.D.L.R à Saint-Denis), car là-bas, je me sens comme à Mayotte », déclare Toiriki-Anziza Bamoudou, en première année de master information communication. Être avec les proches leur permet de penser à autre chose, de ne pas se sentir dépayser et surtout partir à l’aventure. « Pendant ce temps libre, je pars à la découverte de l’île Maurice », affirme Nourrane Chanfi, étudiante dans le domaine de la gestion à Maurice. Suivant le même exemple, Farid Adbou, en deuxième de master de mathématiques, également essaie de se renseigner un peu plus sur « l’île Bourbon » où il fait ses études.
Ce sera le temps de quelques jours, car dès le début du mois de janvier, les étudiants devront reprendre le chemin des salles de classe, et ce jusqu’au mois de mars.