Créée en octobre 2013, l’association des étudiants du centre universitaire de Mayotte change de nom pour devenir l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte en septembre 2021. Après différents constats sur la vie étudiante des Mahorais, la structure décide de mettre en place la carte Namine propre au territoire dans le but de lutter contre la précarité étudiante en visant un panel de jeunes mahorais en activité âgés de 17 à 25 ans. Said Mohamadi, directeur de la structure, nous explique le lancement de cette carte qui pourra changer leur quotidien.
Constituée d’une dizaine de salariés, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte fait un constat frappant sur les avantages qu’accorde la seule université du 101ème département à ses étudiants. « Au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, la seule carte mise à disposition des étudiants leur permet uniquement d’emprunter des livres à la bibliothèque », affirme Said Mohamadi, le directeur et fondateur de la structure.
En plus de l’accompagnement, elle œuvre au quotidien pour l’amélioration des conditions d’apprentissage. « Nos agents ont remarqué qu’il n’y avait ni action sociale ni prévention santé ni animation et promotion de la vie étudiante », souligne Said Mohamadi. Une situation qui ne laisse pas de marbre les membres de l’association qui ont pris conscience du manque considérable d’avantages pour les étudiants mahorais. Pour mettre en place ces manquements et répondre à ces besoins, l’AEJM décide de se restructurer et de se convertir en menant des actions professionnelles.
Des réductions et des avantages sur leurs achats
Parmi celles-ci, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte souhaite mettre en place la carte Namine. Son objectif ? Lutter contre la précarité étudiante et soutenir le pouvoir d’achat des jeunes mahorais. Elle est à destination d’un public âgé de 17 à 25 ans et/ou en formation professionnelle d’une durée supérieure à six mois. « Le but est de leur permettre d’avoir des réductions et des avantages sur leurs achats mais pas que. Cela va nous assurer une base de données importante pour les informer de ce dont ils peuvent bénéficier », déclare Said Mohamadi.
Pour la fin septembre, ce sont près de 7.500 jeunes qui seront concernés par ce dispositif. Dans cette démarche, l’AEJM a fait le choix de travailler avec différents partenaires économiques qui pourrait intéresser les étudiants : « Nous ciblons des boutiques de vêtements, des bibliothèques, des cinémas… Ils nous demanderont sûrement ce qu’ils auront en échange, mais nous avons prévu de relayer gratuitement leurs communications sur les différents réseaux sociaux de la carte Namine, mais également par SMS. »
« On souhaite faire quelque chose de spécifique à chez nous »
L’association des étudiants et des jeunes de Mayotte est actuellement en phase d’expérimentation et souhaite d’ici sous peu pouvoir collaborer avec des établissements bancaires. « Nous nous donnons jusqu’en 2024 pour savoir quelles banques seraient les mieux adaptées pour nous », affirme Said Mohamadi. Actuellement en contact avec trois d’entre elles sur le territoire, le directeur de l’association espère que cela aboutira dans la mesure où « elles adhèrent complètement à la proposition à l’heure actuelle ». Soucieuse de la vie étudiante et des jeunes mahorais qui s’accrochent à leurs études, l’AEJM met tout en œuvre pour leur apporter un confort dont certains peinent à bénéficier. « Nous souhaitons faire quelque chose de spécifique à chez nous », conclut Said Mohamadi. De quoi permettre à la jeunesse mahoraise d’envisager l’avenir en rose.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.