Samedi 11 juin 2021, 29 étudiants de la promotion 2020-2021 se sont vu remettre leur diplôme universitaire Valeurs de la République et Religions. L’occasion pour le doyen de la faculté de rappeler l’importance de cette formation, en particulier sur le territoire de l’île aux parfums.
C’est une mission bien spéciale qui incombe à Frantz Thille, le responsable du diplôme universitaire Valeurs de la République et Religions. “Ce DU est né en 2015 d’une demande institutionnelle pour former les aumôniers à la suite des attentats de Charlie Hebdo”, explique l’enseignant à la faculté de Dembéni. “Aujourd’hui, nous accueillons des étudiants de tous les horizons, désireux d’améliorer leurs compétences dans le milieu professionnel mais aussi leur connaissance de la laïcité”, précise-t-il.
Au menu : 140 heures de cours, trois blocs de compétences et un diplôme à la clé, voilà les éléments qui composent le DU Valeurs de la République et Religions. Cette année, la formation accueillait 29 élèves. Parmi eux, des cadres, des maires ou encore des professeurs, tous de retour sur les bancs de la fac ou plutôt derrière leur écran d’ordinateur pour assister aux cours des huit intervenants du DU. En effet, le cycle 2020-2021 s’est principalement déroulé en distanciel, crise sanitaire oblige. Mais ce n’est que partie remise ! Dès l’année prochaine, les étudiants pourront suivre la formation en “hybride” avec des cours dispensés au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) mais aussi accessibles en visioconférence sur Zoom.
Les grandes thématiques
“La formation se compose de trois blocs de compétences. Le diplôme universitaire comprend l’ensemble de ces trois unités et la formation complète comprend neuf modules” détaille Frantz Thille. Première thématique : “Sciences des religions”. Un bloc de compétence qui comprend un module “Histoire religieuse de la France”, un autre intitulé “Sociologie des religions” et enfin un dernier nommé “Approche culturelle des religions”. Deuxième thématique : “Droit et religions”. Dans ce package de 60 heures de formation, les étudiants abordent les institutions de la République française, la laïcité et les religions, leurs aspects théoriques et leur analyse pratique, mais aussi les libertés fondamentales ainsi que le droit des religions et enfin le droit privé et public. Dernier bloc et non des moindres, l’“approche de la radicalité”. Une thématique qui brasse large, des “dérives sectaires et indicateurs de basculement” à la “géopolitique du Moyen-Orient et du djihad global”. Des sujets qui s’inscrivent parfois cruellement dans l’actualité, jusque chez nos voisins du Mozambique…
Objectifs et inscriptions
Bref, ce DU a de quoi attirer les curieux, et Frantz Thille espère bien accueillir cette année de nouveaux étudiants désireux d’en apprendre davantage sur la question religieuse en France. “Ce diplôme universitaire est ouvert à tous”, insiste le responsable. Aucune condition de diplôme n’est en effet exigée pour l’inscription, qui se déroule à la fin du mois d’août pour une rentrée début octobre. “Nous souhaitons toucher un public divers. Le DU nous permet de montrer à chacun que la laïcité est avant tout protectrice.”
Et les étudiants fraîchement diplômés le savent bien désormais. “J’ai suivi cette formation avant tout car je trouvais que les enseignements proposés étaient très intéressants. Cela m’a permis de mieux appréhender la question religieuse dans le cadre de mon travail au contact du public mais aussi, de mener un débat nourri d’arguments historiques, juridiques, géopolitiques ou encore sociologiques. Je me suis rendu compte que personne ne sait réellement définir la laïcité. Ce diplôme universitaire m’a apporté un niveau de connaissance élevé que je pourrais mettre à profit dans le domaine professionnel« , rapporte par exemple un fonctionnaire de police, ravi de repartir avec son DU en poche. Même son de cloche pour une autre étudiante, enseignante dans le 101ème département. “Je me suis rendue compte du poids de la religion dans l’éducation à Mayotte. Cette formation m’a permis d’appréhender la religion de manière profane et de l’expliciter.”