Des élèves du lycée Younoussa-Bamana se glissent dans la peau de journalistes

La semaine de la presse et des médias dans l’école a donné lieu, ce mercredi, à un exercice pratique, au lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. Et pour une application concrète, quoi de mieux que de se concentrer sur l’actualité de ce lundi : une bagarre dans le lycée ?

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Le recteur, Jacques Mikulovic, a tenu, dans un discours, à souligner l’importance des médias, mais aussi celle de réfléchir aux conséquences d’une publication concernant la médiatisation de faits de violence, au détriment, peut-être, d’autres actualités.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? », interroge le professeur documentaliste Patrick Cheriet devant dix élèves qui préparent le concours préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Ce mercredi, troisième journée de la 35ème édition nationale de la semaine de la presse et des médias dans l’école (SPME), ces jeunes majeurs doivent se mettre dans la peau d’un journaliste et reconstituer les évènements de lundi : une bagarre entre jeunes dans l’enceinte de leur lycée, Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ayant entraîné l’hospitalisation d’un jeune du village de M’tsapéré.

Ils reviennent, auprès de l’intervenante de Mayotte La 1ère, Anastasia Laguerra, sur les éléments récoltés plus tôt, après avoir interrogé plusieurs sources, témoins de l’altercation : surveillants, élèves, équipes mobiles de sécurité (EMS)… « Mais vous auriez pu aussi aller voir les enseignants, des jeunes de Doujani [qui auraient riposté après une première attaque d’un jeune de M’tsapéré lit-on sur le tableau] pour comprendre les raisons du conflit, mais aussi la direction et le recteur… », complète la journaliste.

Deux jours après avoir pu converser en visioconférence avec la journaliste du Monde Florence Aubenas, cette session d’éducation aux médias permet de retourner aux fondamentaux du journalisme : la récolte d’informations (factuelles : Quoi ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?) et l’importance de croiser ses sources pour obtenir plusieurs points de vue. Ou « leur vérité », chacun ayant la sienne, apporte comme nuance Samuel Fabre, professeur de littérature, pour rebondir sur le thème de leur épreuve de culture générale pour le CPGE : « Faire croire ». Raison pour laquelle cette classe a été choisie pour participer à ces journées des médias.

Interroger l’impact des médias

Le recteur, Jacques Mikulovic, en a également profité pour glisser quelques mots au sujet de la ligne éditoriale d’un journal : le choix de traiter tel ou tel événement, et sous quel angle. Remettant en question l’intérêt de parler de la bagarre de lundi en elle-même dans les journaux, dont la médiatisation peut sous-entendre pour les jeunes concernés « une validation de leur exploit », les rendre plus visibles. Il détaille cependant que d’écrire sur les raisons des rivalités entre jeunes de différents villages pourrait être selon lui « très intéressant ».

La suite de ces interventions donnera lieu à l’écriture, en groupes, d’un article, pour s’exercer à la mise en forme de l’information mais aussi se familiariser au sens même du journalisme : écrire pour être lu.

L’après-midi, cette classe visitera les locaux de Mayotte La 1ère. Et toujours dans le but de sensibiliser les élèves à la lecture de la presse, en cette semaine dédiée qui se termine samedi 23 mars, tous peuvent consulter des articles de presse gratuitement et librement sur le portail numérique du lycée.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1110

Le journal des jeunes

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