Les meilleurs élèves du lycée des Lumières de Kawéni, à Mamoudzou, vont s’envoler pour un voyage à la découverte des hauts lieux culturels parisiens, mais ce sera aussi l’opportunité de s’immerger dans la grande école qu’est Sciences Po Paris. Un séjour d’une semaine qui permettra de nourrir la culture générale de ces élèves mahorais.
Depuis quatre ans, l’établissement propose un atelier Sciences Po à destination des meilleurs élèves de première et de terminale, avec l’aide d’une convention signée avec la haute école française. Ce cours, de deux heures par semaine, permet aux élèves d’ouvrir leurs champs de compétences, d’obtenir davantage de connaissances et surtout de préparer le concours d’entrée à Sciences Po. « Les élèves commencent en section européenne, puis les meilleurs d’entre eux peuvent prétendre à cet atelier », explique Patrick Loval, proviseur du lycée. A l’image de Farouk Kourati, ancien élève du lycée des Lumières de Kawéni, qui a réussi le concours et intégré l’école élitiste, ces élèves méritants postulent à l’intégration de cette école.
Un voyage en immersion à Sciences Po
Ce sont donc quinze élèves qui participeront à ce voyage du 11 au 18 février prochains. Alix Jeu, la responsable de l’organisation et professeure de lettres au lycée, a présenté ce jeudi soir aux élèves, parents et financeurs la programmation du séjour parisien. Du musée du Louvre, en passant par la Comédie Française, le Printemps ou encore l’Institut du monde arabe, les élèves découvriront le riche patrimoine culturel de Paris. D’autres rendez-vous, comme la visite de l’Assemblée nationale, avec de possibles échanges en présence du député Mansour Kamardine et du Sénat « que nous pourrons visiter avec le sénateur Thani Mohamed Soilihi » seront des moments plus institutionnels.
Le moment clé du voyage pour les élèves mahorais sera la visite de l’école Sciences Po Paris où ils iront à la rencontre de l’équipe « égalité des chances » et des élèves issus de l’outre-mer « afin de s’identifier, de lever les obstacles et de s’identifier avec l’école », note la professeure de lettres. Les élèves mahorais assisteront également à un cours magistral en amphithéâtre. En s’adressant directement aux élèves, le sénateur Thani Mohamed Soilihi assure que « ce voyage va vous permettre d’atténuer le choc de différence entre Mayotte et Paris. Cela permettra de vous préparer au mieux aux études supérieures en métropole », car parmi ces bons élèves, certains n’ont jamais quitté l’île aux parfums. Ce voyage représente donc une nouvelle expérience pour chacun d’entre eux, « un enrichissement », affirme le nouveau recteur Jacques Mikulovic. « Vous êtes les responsables de demain et nous devons vous accompagner au mieux dans votre avenir », ajoute-t-il.
« Une opportunité en or »
Parmi les élèves participant à l’atelier et au voyage, se trouve Sacha, élève de terminale. Pour lui, « c’est une réelle chance de réaliser ce projet. Pour moi, cette école représente une opportunité en or. C’est une manière de montrer une autre image de Mayotte ». Il a tenu à remercier « l’équipe pédagogique, sans qui on n’aurait pas eu l’idée de concourir à l’entrée de Sciences Po ». Pour Sacha, ce sera un premier voyage dans un monde inconnu et une réelle découverte. Ce qu’il attend le plus, c’est « découvrir la bibliothèque de Sciences Po ».
A ses côtés, Dalila, également élève en terminale trouve que « c’était une très bonne idée de participer aux ateliers et d’approfondir mes connaissances ». Elle ajoute que, « de base, je n’avais pas pour idée de passer le concours, mais finalement je vais me lancer ! » et ne se « rends pas vraiment compte de la chance que nous avons de partir à Paris ». Pour cette élève, « l’avenir est entre nos mains ! ». Un sentiment partagé par le sénateur, qui s’adressant aux élèves, affirme que « l’avenir de cette île est entre vos mains. Vous allez compléter la formation dispensée dans cet établissement tous les jours ».
Collectivités et entreprises locales participent au financement
Afin de pouvoir organiser ce voyage, un budget s’élevant à 23.000 € est nécessaire. Le lycée a donc fait appel à différents partenaires qui se sont mobilisés, à savoir la mairie de Mamoudzou, Électricité de Mayotte (EDM), Somagaz, Caisse d’épargne CEPAC, Allo Allo, Tetrama, Issoufali ou le Medef. Ce dernier partenaire a d’ailleurs financé le projet à hauteur de 10.000 €.