Écoles bloquées à Sohoa : les parents lancent une pétition

Depuis le 2 septembre, les parents d’élèves de Sohoa bloquent les établissements scolaires en raison de la vétusté du matériel. Ces derniers ont lancé une pétition ce lundi, notamment pour que le mobilier soit renouvelé. Du côté de la mairie, on estime que tout le matériel n’a pas à être remplacé.

Ce mercredi, les écoles de Sohoa et la mairie de Chiconi sont toujours bloquées. Après des discussions infructueuses avec les élus ce week-end, la colère des parents d’élèves continue de gronder. “Depuis le mois de mai on demande à ce que nos enfants en maternelle ne dorment pas par terre. Des engagements ont été pris, pourtant pour à la rentrée, ce ne sont que des tapis de gym qui ont été prévus pour leur sieste”, dénonce Mariama Tomboravo, représentante des parents d’élèves, qui ajoute que de nombreux travaux sont à faire pour réparer des fuites d’eau régulières dans l’établissement. Le maire, Mohamadi Madi Ousseni, estime que la commune fait avec les moyens qu’elle a, et rappelle que dans plusieurs écoles, ce sont les parents qui fournissent les matelas. Certains parents de Sohoa ont pourtant essayé, mais se sont vu refuser cette solution pour des raisons de sécurité. L’édile affirme que ce sont des enseignants qui ont bloqué cette option, alors que cette décision n’était pas de leur ressort.

Du côté de l’école élémentaire, c’est la vétusté du mobilier qui est pointée du doigt : armoire et tables cassées, fenêtres dysfonctionnelles laissant entrer la pluie et les chats qui viennent faire leur besoin dans l’établissement. “Certains parents reconnaissent du mobilier déjà présent quand ils étaient eux-mêmes à l’école”, s’insurge la mère de famille, notamment préoccupée par l’absence d’alarme incendie. “À la place, il y a un sifflet et la consigne de taper du pied sur le sol pour prévenir les classes en dessous.” Du côté du maire de Chiconi, on continue d’assurer que l’absence de ce type de matériel de sécurité n’est pas du fait du manque de volonté de la commune, mais bien de sabotages et de vols. “On ne peut pas remplacer les extincteurs et les alarmes incendies tous les deux jours”, avance Mohamadi Madi Ousseni, qui dénonce des vols récurrents.

“Une différence entre mobilier dégradé et ancien”

Si les blocages ont commencé lundi dernier, à coup de cadenas sur les portails et de mobilier délabré transporté des classes devant la mairie, le mouvement des parents a décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant une pétition ce lundi sur change.org. “Il en va de la sécurité de nos enfants”, estime Mariama Tomboravo. Une décision qui survient après des échanges insatisfaisants avec les élus ce dimanche. Selon la mère de famille, le maire avance que des consultations sont nécessaires, et que les améliorations ne seront possibles que l’an prochain. “On n’en peut plus, à chaque fois c’est la même chose, on nous raconte des bobards et on en a marre. Pour les travaux, on comprend qu’il doit y avoir des appels d’offres, que tout ne peut pas être fait tout de suite. Mais pour le mobilier, on ne comprend pas”, développe-t-elle, considérant avec les autres parents que cette dernière revendication doit être satisfaite pour que les blocages cessent et que les cours reprennent. “Moi je fais la différence entre mobilier dégradé et mobilier ancien. Il y a des revendications légitimes et je sais qu’il y a des choses à corriger. On a déjà remplacé ce qui était dégradé, mais on ne va pas mettre du neuf dès qu’un mobilier a quelques années. Aujourd’hui si le danger est imminent, on va remplacer le matériel, mais on ne va pas changer du matériel conforme”, estime l’édile de Chiconi, qui voit ce qu’il considère comme de l’obstination des parents comme une simple volonté de s’opposer à la municipalité.

Pour les familles, la situation est d’autant plus incompréhensible que, vendredi dernier, le maire serait venu à l’école de Sohoa et aurait demandé à retirer le mobilier personnel apporté par les enseignants pour pallier les manques. Ce dernier explique que du mobilier dégradé qui a été apporté devant la mairie au début du mouvement n’avait pas été installé par la Ville, mais par des enseignants. “Certains d’entre eux ont apporté du matériel dégradé, alors oui, j’ai demandé à le retirer”, stipule le maire, qui espère que la situation va se débloquer rapidement, ses services étant entravés dans leurs travaux avec le blocage de la mairie.

Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.

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