Les problèmes d’insécurité à ses abords et le manque de moyens minent le quotidien de l’école primaire Pamandzi 5. Preuve du ras-le-bol, les enseignants ont exercé leur droit de retrait le 4 février et les parents d’élèves ont organisé une manifestation inter-écoles mercredi matin.
La position géographique de l’école primaire 5 de Pamandzi est déjà en soi problématique. Situé au 22, rue des écoles, l’établissement scolaire est à mi-chemin entre le collège et le lycée. Un lieu qui est souvent le théâtre d’affrontements entre bandes de jeunes. Des pierres atterrissent parfois dans la cour. “La semaine dernière, on a vu des voyous avec des haches et des coupe-coupes à 16h, à la sortie d’école des maternelles et des primaires”, raconte une représentante des parents d’élèves. Après avoir mis les enfants à l’abri à l’intérieur, les parents d’élèves ont dû eux-même intervenir. Face à cette situation, les enseignants ont choisi le geste fort en exerçant leur droit de retrait, le vendredi 4 février.
Deux problématiques s’imposent. La première concerne le lieu qui n’était pas complètement fermé. Le second porte sur la présence de policiers pour assurer les sorties des élèves. Pour régler la situation, la municipalité s’est entretenue ce même 4 février avec les enseignants. “Il y a un plateau sportif qui n’est pas fermé.Le personnel de l’école voulait qu’il le soit pendant la journée. Le renforcement a été fait [la semaine dernière] “, explique Marie-Angèle Mac-Luckie, adjointe à l’éducation de Pamandzi. Pour la sortie des enfants, la demande a été faite au chef de la police de mettre un deuxième agent de surveillance de la voie publique (ASVP) pour épauler celui déjà présent sur l’établissement. Celle-ci a été acceptée, souligne l’adjointe.
Des réunions de plusieurs heures avec la municipalité
Remontés aussi contre le manque de sécurité aux abords de l’école, les parents d’élèves alertent aussi la municipalité depuis des mois au sujet de différents problèmes rencontrés à l’intérieur. Plusieurs entrevues ont eu lieu entre la commune de Pamandzi, les enseignants et les parents d’élèves, mais rien n’a changé estiment ces derniers. Après la manifestation de mercredi matin, qui a réuni des représentants de plusieurs écoles de Pamandzi, trois heures de discussions avec la mairie ont suivi. ”À quoi bon faire des réunions s’il ne se passe rien ?”, déplore la représentante des parents d’élèves. Les griefs sont nombreux. Les parents demandent de la climatisation dans les salles de classe, “les enfants dorment à cause de la chaleur”, un véritable réfectoire (à Pamandzi 5, il a été installé dans une bibliothèque) ou des changements de rythmes scolaires mis en place en 2014. “Les élèves ont une pause méridienne de trois heures. Et de 12h30 à 13h30, il n’y a pas d’accueil périscolaire”, continue la parente d’élèves.
Si l’adjointe à l’éducation “comprend” la colère, elle indique clairement qu’il faut aussi faire avec les moyens de Pamandzi. “Nous n’avons pas le budget pour mettre des clims dans chaque salle. Vous imaginez le coût ? » La solution retenue pour lutter contre la chaleur reste donc de mettre des ventilateurs. Elle précise d’ailleurs qu’en cas de panne, “ils sont réparés dans les jours qui suivent”. Elle ne ferme pas la porte, par contre, à un changement de rythme, tout comme à un réfectoire en reconnaissant cependant “ne pas pouvoir donner de date”. “Pour changer les rythmes scolaires, il faut de la concertation avec les enseignants et le rectorat”, rappelle Marie-Angèle Mac-Luckie. Ainsi, des propositions ont été faites par chaque école. Mais une harmonisation serait, selon elle, nécessaire pour que de nouveaux rythmes soient mis en place, et ainsi apaiser un peu la colère des parents.