Les doléances des parents d’élèves aux candidats à la députation

Dans une lettre adressée à tous les candidats aux élections législatives, la fédération de conseils de parents d’élèves expose sa plateforme de propositions intitulée « L’école réinventée par ceux qui la vivent », complémentaire au projet éducatif porté depuis maintenant plusieurs années. Décryptage avec son président Haïdar Attoumani Said.

« Nous sommes sur le terrain depuis plus de 18 ans. » Créée le 17 avril 2004, la fédération de conseils de parents d’élèves porte d’une seule et même voix un projet éducatif en lien avec leurs attentes. À l’approche des élections législatives (12 et 19 juin), les militants interpellent les candidats en lice pour leur partager une plateforme de propositions intitulée « L’école réinventée par ceux qui la vivent ». « De manière globale, nos politiques parlent, mais ils ne connaissent pas la réalité », confie Haïdar Attoumani Said. À travers ce coup de pouce, le quinquagénaire espère mettre un coup de pied dans la fourmilière et faire en sorte que l’éducation soit la priorité des futurs parlementaires.

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Haïdar Attoumani Said est l’un des membres fondateurs de la fédération de conseils de parents d’élèves.

Parmi les principaux enjeux : le bien-être des progénitures ! « Au niveau des effectifs, nous sommes au-delà des normes européennes… », assure-t-il. Selon les chiffres officiels de l’académie pour la rentrée 2021-2022, le nombre moyen d’élèves par classe s’élève à 30.5 en maternelle et à 18.4 en élémentaire. « Est-ce que les enfants reçoivent la bonne instruction ? Est-ce que les enseignants ne sont pas surchargés », s’interroge tout de même l’habitant de M’Tsangamouji. Avec 7% de scolarisés supplémentaires par rapport à 2020 dans le 1er degré, la construction d’infrastructures reste en deçà des besoins exponentiels. « Il faut former dans de bonnes conditions les futurs hommes et les femmes qui vont prendre en mains l’avenir de Mayotte. »

Cantines scolaires : un décret de 1986

Autre préoccupation de taille : la généralisation des cantines scolaires, rendue pourtant possible à la suite d’un décret de décembre 1986. Son objectif à la base ? Permettre à tous les enfants de bénéficier d’un repas digne au sein de leurs établissements respectifs… « Trente-six ans plus tard, ce sujet est toujours autant problématique, sauf à Sada en raison des liens étroits entre le maire de l’époque, Mansour Kamardine, et Jacques Chirac », regrette Haïdar Attoumani Said. Ainsi, bon nombre d’élèves passent des journées entières le ventre vide, « un frein à une meilleure transmission du savoir ».

Toujours dans la même lignée, la FCPE souhaite faire de l’auto-suffisance alimentaire le défi de demain. Seul hic : l’île aux parfums ne dispose à l’heure actuelle que du seul lycée agricole de Coconi. « Nous avons beaucoup de jeunes qui aimeraient y poursuivre leur scolarité. Faute de places, ils sont obligés de s’exiler à La Réunion ou en métropole où ils se retrouvent alors perdus et esseulés », indique le président, en poste depuis novembre dernier. Ainsi, ce dernier propose que les élus des cinq intercommunalités conviennent de l’implantation d’une structure identique sur chacun des territoires.

REP+, internats d’excellence, …

Par ailleurs, Haïdar Attoumani Said revendique l’élargissement des réseaux d’éducation prioritaire renforcée à l’ensemble de l’île pour que tous les secteurs jouissent du même traitement (financier et humain), mais aussi la mise en place d’internats d’excellence à partir du collège afin de réduire les temps de trajets et d’éviter les blocages intempestifs (caillassages, violences, barrages, etc.). Enfin, la fédération n’oublie pas de sensibiliser à la question de l’accompagnement des élèves en situation de handicap ainsi que de la coopération éducative avec les pays voisins.

Une série de doléances à ne pas prendre à la légère du côté des candidats. « Nous sommes persuadés que vous saurez être attentifs aux exigences des parents d’élèves […]. Nous méritons les mêmes conditions de réussite que partout dans la République ! », conclut la lettre qui leur a été adressée le 20 mai dernier. Reste à savoir ceux qui répondront à la demande de rendez-vous émise par les adhérents pour échanger encore plus en détails sur ce sujet fondamental.

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