Ce mercredi 16 février, la fondation Ippon a inauguré deux salles informatiques dans les écoles élémentaires de Doujani 2 et de Kahani. Un don qui va permettre aux élèves d’être sensibilisés à l’outil numérique et de travailler de manière ludique.
« T’es trop fort, tu te débrouilles comme un chef ! » Salomé reste bouche bée face à l’agilité déconcertante de Miftahou, jeune élève de 6 ans à l’école élémentaire de Doujani 2. Depuis ce mercredi 16 février, l’enceinte (ainsi que celle de Kahani) bénéficie d’une salle informatique flambant neuve, composée de dix ordinateurs. Une ouverture rendue possible grâce à une donation de la fondation Ippon, représentée par une délégation de six personnes ce matin-là à l’occasion de l’inauguration de l’espace. « Au départ, je n’y croyais », sourit Germain Razafindralamdo, le directeur, ravi de « cette grande opportunité » pour son établissement scolaire classé en REP+.
Tout commence par un échange entre Calypso Bouchet, enseignante en CP, et sa sœur, volontaire au sein de la structure. « Elle avait mené des projets similaires avec Didier Drogba en Côte d’Ivoire », précise-t-elle. Créée en 2017, la fondation Ippon a pour objectif de réduire la fracture numérique à travers le monde, en luttant contre les inégalités d’accès aux équipements et aux technologies informatiques pour les enfants. Et sans grande surprise, Mayotte rentre tout à fait dans ce cadre et cette philosophie. « Nous faisons de cette lutte l’une des priorités de la mandature », précise Inayatie Kassim, adjointe à la mairie de Mamoudzou en charge de l’excellence éducative.
De l’obscurité à la lumière
« Faire preuve d’initiative et de créativité, c’est ce que je demande dans ma circonscription », félicite Mirelle Jacques, l’inspectrice académique de Mamoudzou Centre. Rapidement rejointe par Germain Razafindralamdo : « Nos élèves, dont certains n’ont même pas d’électricité chez eux, vont commencer à utiliser l’outil informatique. » Un moyen d’apprendre les rudiments, de devenir à terme autonome, mais aussi de jouir de deux logiciels éducatifs, dont l’un des deux assure notamment le suivi du programme de l’Éducation nationale du CP au CM2. « Je vais pouvoir proposer des cours de mathématique, de français et d’anglais », s’impatiente Calypso Bouchet, bien consciente de la « puissance » des écrans auprès des enfants. « Dès que je sors ma tablette, ils sont absorbés par le travail. Regardez, ils sont tous hyper concentrés alors qu’il y a plein d’agitation autour d’eux ! »
Ce projet prend d’autant plus de sens dans le 101ème département qu’il permet « aux Mahorais de s’ouvrir au monde », se réjouit Émilie Andéol, la directrice de la fondation Ippon. « Seuls, nous allons plus vite, mais ensemble nous allons plus loin pour lutter contre la fracture numérique », résume l’ancienne judokate, championne olympique en 2016 à Rio de Janeiro. Avant de s’adresser directement aux écoliers : « Éclatez-vous et apprenez de manière ludique ! » Et à voir leur enthousiasme, c’est déjà le cas.