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Le bâtiment de l’établissement qui a été détruit par les flammes comprenait sept salles de classe.

La rentrée scolaire a eu lieu au collège de Dzoumogné, ce lundi 26 août, là où le feu avait détruit une partie des bâtiments, fin juin. Sept salles de classe ont disparu dans les flammes. Alors que les effectifs sont en hausse, les emplois du temps ont dû être réorganisés pour accueillir tous les élèves.

« Ici, c’est l’infirmerie », présente un professeur à sa classe de sixième qui visite l’établissement. En cette matinée de rentrée scolaire, ce lundi, l’ambiance semble apaisée. Les arbres de la cour ont été taillés, la cour impeccablement nettoyée, tout est prêt pour accueillir les 1.500 élèves, cent de plus que l’année dernière.

Pourtant, rien ne garantissait leur accueil pour la rentrée scolaire. Le 23 juin, un incendie a ravagé une partie du collège de Dzoumogné. « Sept salles de classes ont disparu sous les flammes », relate Belkacem Bakhta, principal de l’établissement, soit un bâtiment entier. Un événement traumatique survenu à quelques jours de l’examen du brevet des collèges qui s’est finalement tenu au lycée professionnel, situé de l’autre côté de la rue.

« Je suis heureux de vous voir ici »

C’est donc avec une grande joie que le principal fait visiter le collège, deux mois après l’incendie, à Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, et à Thierry Denoyelle, directeur académique, ce lundi matin. « Le collège est là, il est fonctionnel. Qu’est-ce que je suis heureux de vous voir ici », s’enthousiasme le principal devant des élèves de sixième de la classe Anglais et Culture de l’océan indien (Acoi), qui a vu le jour cette année avec « le choc des savoirs ». Après le moment douloureux de l’incendie, au cours des derniers mois, l’une de ses missions a été de « rassurer les familles, les élèves, et le personnel », raconte-t-il.

Alors que les circuits d’eau et d’électricité ont été dégradés par le feu, la première étape a été de sécuriser l’établissement pour pouvoir garantir le retour des effectifs. « La mise en sécurité a été faite », précise Belkacem Bakhta. Avec un nombre de bâtiments moindre et un effectif en hausse, les emplois du temps ont dû être remaniés pour réussir à accueillir l’ensemble des jeunes, les cours s’étalent donc du lundi au samedi.

Les livres du CDI sauvés

Pendant l’été, plusieurs entreprises se sont mobilisées pour assurer les travaux. Une coursive a été déjà réparée. A Mayotte, le rectorat a la charge de la construction et de l’entretien des collèges et lycées à la différence du reste de la France, où ces compétences reviennent respectivement aux départements et aux régions. Le centre de documentation et d’informatique (CDI) qui s’était effondré va rouvrir ses portes d’ici quelques jours. Une bonne surprise a été constatée. Alors qu’on le croyait intégralement détruit, en réalité « 99 % de la ressource documentaire a été sauvée », se réjouit Belkacem Bakhta. « A Mayotte, on ne s’attaque pas au savoir », plaisante le recteur. Les jeunes pourront donc retrouver les ressources du CDI. Ce lundi, seuls les élèves de sixième ont fait leur rentrée, le reste de la semaine, ce sera au tour des autres niveaux.

850 élèves font leur rentrée au LPO de Dzoumogné

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La direction du lycée professionnel de Dzoumogné. De gauche à droite, Aziz Gaye, proviseur adjoint, Suzie Martias, la proviseure, Jacques Mikolovic, le recteur de l’académie, et Hugues Humbert, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique.

Le lycée professionnel de Dzoumogné a aussi fait sa rentrée, ce lundi matin. Deux nouvelles filières ont vu le jour pour cette année scolaire, un baccalauréat professionnel Métal Aluminium Verre (MAV) et un bac technologique électricien. « La formation de monteur en installations sanitaires est également remplacée par celle de métallier car nous nous sommes rendu compte que le besoin dans ce domaine sur le territoire est plus fort », souligne Hugues Humbert, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique du lycée. L’établissement professionnel souffre d’un manque de professeurs, dû notamment à des changements de fonction, quatre d’entre eux n’enseignent plus, mais occupent désormais des postes de coordinateurs dans l’Éducation nationale. « Nous connaissons des difficultés pour recruter des enseignants dans des disciplines très spécifiques, par exemple dans la cuisine, la coiffure. Au lycée de Chirongui, nous recherchons actuellement trois professeurs de couture », reconnaît le recteur, Jacques Mikulovic.

Alors que les bâtiments sont vieillissants et trop étroits, les professeurs attendent avec impatience la livraison du lycée des métiers de Longoni prévue en 2025, où le LPO de Dzoumogné déménagera à terme.