Des adolescents mahorais s’appliquent à promouvoir la laïcité

A l’occasion de la Journée de la laïcité, le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, s’est rendu au lycée polyvalent du Nord à Acoua, ce lundi. Il y a rencontré des élèves ambassadeurs de la laïcité, une initiative éducative visant à promouvoir ce principe fondamental de la République auprès de leurs camarades.

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Bel Hadji et Faoura Abdallah, âgés de 17 ans, sont tous deux ambassadeurs de la laïcité au lycée polyvalent de la Cité du Nord, à Acoua.

« La laïcité n’est pas une opinion, c’est ce qui permet à chacun d’en avoir une », affirme Noël Sanchez, principal du lycée polyvalent de la cité du Nord, lors de la journée de la laïcité, ce lundi 9 décembre, au sein de la salle de conférence. En présence du recteur Jacques Mikulovic, une quarantaine d’élèves sont devenus ambassadeurs de la laïcité grâce à un projet mis en place par Arnaud Issler, enseignant en histoire-géographie. « J’ai constaté que les élèves n’étaient pas très informés sur cette notion. Pour eux, c’était quelque chose qui allait contre la religion. Je me suis rendu compte, en leur expliquant le fonctionnement réel de la laïcité, que pour eux, c’était désormais clair. »

Un projet pour démystifier la laïcité

Parmi ces élèves ambassadeurs se trouvent Bel-Hadji Matchani, 17 ans, élève de terminale originaire de M’tsamboro. Il est devenu ambassadeur de la laïcité malgré les préjugés qu’il pouvait avoir sur cette notion. « Dans ma tête, la laïcité, c’était pour empêcher les gens de pratiquer leur religion, mais j’ai compris que la laïcité aide à protéger les croyants et les non-croyants », explique-t-il.

Inscrite dans la Constitution du 4 octobre 1958, la laïcité est un principe qui garantit la séparation des institutions publiques et des religions, tout en préservant la liberté de conscience et l’égalité devant la loi. Un concept que Bel-Hadji et ses camarades ambassadeurs ont pu approfondir lors d’une sortie scolaire à l’Université de Mayotte, grâce à un cours dispensé par Frantz Thille, historien spécialiste du Moyen-Orient. « La laïcité n’attaque aucunement les religions, bien au contraire. Ces élèves doivent forger leur propre personnalité, posséder leur libre arbitre et être capables, grâce à la neutralité de leur espace scolaire, de s’épanouir. Ils ont compris que c’était un élément fondamental de notre République. » Le cours s’est poursuivi, avec des études de cas et un quiz que la grande majorité des élèves ont réussi.

Les élèves ambassadeurs de la laïcité sont désormais chargés de transmettre cette notion à leurs camarades. Arnaud Issler souhaite maintenant organiser un concours d’écriture et un concours d’éloquence sur ce thème.

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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