Le concours « Castor informatique », révélateur de talents

La remise des diplômes du concours de l’Éducation nationale « Castor informatique » s’est déroulée ce lundi matin au collège de M’Gombani. Les 12 élèves arrivés en tête ont été récompensés par le principal de l’établissement scolaire qui les a chaudement félicités pour leurs brillants résultats. Étonnamment, les élèves arrivés en tête n’étaient pas forcément les plus impliqués sur le plan scolaire. 

Le concours « Castor informatique » a été mis en place pour la première fois à Mayotte cette année. Proposé par Xavier Meyrier, l’IA-IPR (inspecteur académique-inspecteur pédagogique régional) de mathématiques à tous les professeurs enseignant cette matière dans le second degré, le projet a su séduire ceux du collège de M’Gombani qui y ont inscrit leurs classes. « Ce concours s’adresse à tous les élèves du secondaire de la 6ème à la terminale », dévoile Xavier Meyrier.

Contrairement aux idées reçues sur les élèves mahorais, ceux-ci ont obtenu de très bons résultats sur le plan national. Siyam Youssouf, un élève de 6ème, est même arrivé 27ème sur 107.000 participants au niveau national dans sa catégorie. Autre sujet de satisfaction pour l’inspecteur : deux jeunes filles de 3ème, Nissya Mahamoud et Inshia Goulamali, s’y sont également brillamment illustrées. « C’est une victoire pour nous car cela montre que les femmes peuvent tout à fait intégrer l’univers traditionnellement très masculin de l’informatique, contrairement à ce que les préjugés de genre voudraient nous faire croire », se félicite l’inspecteur régional, qui précise que l’un des pionniers de la science informatique était Ada Lovelace, une femme de l’époque victorienne.

Une approche ludique qui a séduit les élèves

Les participants mahorais qui ont le mieux réussi ce concours ne sont pas forcément les meilleurs élèves de mathématiques. « L’approche ludique des questions du concours et la notion de défi à relever a réveillé l’esprit de certains qui, d’ordinaire, ne prêtaient pas beaucoup d’attention en classe », explique l’un des professeurs ayant préparé ses élèves depuis le mois de novembre. Le concours Castor informatique se compose de 12 questions faisant appel à plusieurs aspects de la science informatique : information et représentation, pensée algorithmique, jeux de logique, informatique et société, etc. « La particularité des questions est qu’il n’y a pas qu’une seule solution possible au problème posé et qu’il faut faire appel à sa créativité », souligne Xavier Meyrier. Et d’ajouter que le logiciel « donne un retour par rapport à ce que font les élèves, ce qui leur permet de pouvoir travailler tout seul sans avoir recours à l’enseignant ».

Ce concours s’inscrit également dans une vraie volonté de l’Éducation nationale d’insuffler une nouvelle dynamique à l’enseignement des mathématiques, une matière réputée « difficile ». « Pourtant, des enquêtes ont montré que c’est souvent la matière préférée des élèves dans leurs premières années, justement du fait de la dimension ludique. C’est plus tard que les difficultés apparaissent, ce qui prouve qu’une nouvelle pédagogie dans l’enseignement de cette matière est plus que nécessaire. » Par ailleurs, le fait de permettre aux jeunes de savoir comment fonctionne l’informatique est indispensable dans le monde d’aujourd’hui. « Avant, on ne faisait qu’expliquer l’usage des outils informatiques. À présent, on essaie de leur faire comprendre la logique qui sous-tend son fonctionnement », poursuit l’inspecteur.

De nombreux débouchés possibles

Le développement de l’enseignement des mathématiques et de l’informatique au sein de l’Éducation nationale vise évidemment à créer des perspectives d’avenir pour les élèves. « Le secteur informatique est en plein développement donc les débouchés dans le domaine sont nombreux », confirme Xavier Meyrier. Siyam Youssouf était déjà un passionné d’informatique avant sa participation au concours, qui lui a apporté « des billes en plus » pour s’améliorer dans cette voie. « J’adore tout ce qui touche à l’informatique », affirme-t-il. « Plus tard, j’aimerais devenir informaticien, codeur ou travailler sur des robots. Fabriquer des bras mécaniques me plairait aussi », déclare le jeune  garçon.

Le binôme féminin, constitué des deux élèves de 3ème, Nissya Mahamoud et Inshia Goulamali, s’est distingué en arrivant premières du collège et dans les 10% meilleures au niveau national. Passionnée d’algèbre, Inshia souhaite plus tard devenir prof de maths. Quant à Nissya, les mathématiques ne sont pas d’ordinaire sa tasse de thé, mais ce concours lui a prouvé qu’elle pouvait faire mentir les chiffres.

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