Collège de Dembéni : “Moi, je ne coupe pas des têtes”

Alors qu’une réunion de médiation a eu lieu, mardi matin, au collège Zakia Madi, des parents accompagnés de collégiens ont manifesté à l’extérieur. Appuyant une partie des enseignants et du personnel, ils réclament du changement dans l’établissement en raison de relations conflictuelles avec la direction. Le rectorat de l’académie tente de calmer la situation et préfère parler de “marges de progression”.

La scène était peu commune ce mardi matin, au collège Zakia Madi, situé à la sortie d’Iloni. Du gaz lacrymogène a été utilisé contre une maman qui tentait de s’interposer contre l’interpellation d’une autre. Cette intervention des gendarmes a fait suite à la manœuvre des enfants et parents pour bloquer l’entrée afin de dénoncer une situation interne. En effet, ce même matin, une réunion a eu lieu entre le rectorat et le personnel de l’établissement au sujet des tensions entre une partie de ce dernier et la direction du collège.

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Après leur intervention en début de matinée, les gendarmes se sont postés aux entrées du collège.

La situation n’est pas nouvelle : une grève avait déjà eu lieu en novembre, mais un événement la semaine dernière l’a remise au goût du jour. Mercredi 9 février, vivant mal ce conflit, la gestionnaire de l’établissement a tenté de mettre fin à ce jour.Transportée à l’hôpital, celle-ci est sortie du coma. Ce geste a choqué l’ensemble de l’établissement et révélé de nouveau les tensions. Un droit de retrait d’une partie des enseignants a d’ailleurs été exercé lundi. “La situation est tendue. On a cru qu’elle s’était réglée”, concède Gilles Halbout. Le recteur de l’académie reconnaît l’existence de trois groupes, “un qui soutient la direction”, “un ventre mou” et “un autre dans la défiance”. Ne voulant pas blâmer plus l’un que l’autre, il préfère évoquer “des marges de progression” et “un souci de communication”.

Un conflit étendu aux parents et au rectorat

En parallèle de la situation dans l’établissement, le dialogue paraît tout aussi difficile entre parents d’élèves et rectorat. La discorde s’est ainsi étendue à mesure que le conflit s’est éternisé. Le recteur de l’académie vient maintenant à parler “d’éléments extrêmes” pour désigner une partie des mamans présentes devant le collège. Face à leurs critiques, il répond fermement : “Moi, je ne coupe pas des têtes, autant dans la direction que chez les enseignants. Ce n’est pas la manière de faire de l’Éducation nationale.”

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Des collégiens munis de pancartes ont rejoint le groupe de mamans en début de matinée.

À l’extérieur du collège, ce mardi et sans doute de nouveau ce mercredi, Adidja Fatihoussoundi ne décolère pas. Si celle-ci n’a plus d’enfant dans le collège, elle suit de près l’évolution de la situation aux côtés d’autres mères de famille. Elle était aux premières loges quand une mère a été gazée avec une bombe lacrymogène, puis transportée chez le médecin. “Il n’y a pas d’avancée”, regrette-elle. “Le rectorat aurait dû protéger la gestionnaire de l’établissement. Pourquoi il protège la direction peu importe les conséquences ?”

De son côté, Gilles Halbout n’est cependant pas fataliste et voit la réunion de mardi matin comme une première étape. Il se dit même prêt à rencontrer les parents d’élèves par la suite. “On attend que ça”, lui répond Adidja Fatihoussoundi. “Tant que les quatre parties [direction, rectorat, enseignants et parents d’élèves] ne sont pas réunies autour d’une table et que tout le monde ne sera pas écouté, aucune solution ne sera retrouvée.”

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