Les élèves des collège et lycée de Bandrélé n’ont pu se rendre dans leurs établissements, ce mercredi 8 février. Leurs parents ont manifesté pour réclamer davantage de sécurité aux abords de la cité scolaire, la sauvegarde des CAP existants et des sanitaires en meilleur état. Ce jeudi matin, l’établissement est à nouveau ouvert.
C’était la pagaille devant la cité scolaire de Bandrélé, ce mercredi matin. Des parents d’élèves ont bloqué les lieux dans la matinée et provoquer l’annulation des cours. « Ils ont interdit aux bus scolaires de déposer les jeunes et de rentrer dans le parking de l’établissement », raconte une professeure. L’objet de leur courroux, trois points, la sécurité, l’état des bâtiments et l’offre de formations. Pour la première, la cité scolaire connaît des tensions villageoises comme il en existe partout sur l’île. Celles-ci ont été exacerbées depuis les décasages récents. La gendarmerie est d’ailleurs sollicitée « au moins une fois par semaine », nous a-t-on dit. Pour résoudre ce problème et mettre les élèves en sécurité, l’idée des parents est de laisser les bus allés jusqu’au pied de l’établissement et compter sur une plus grande présence des forces de l’ordre. Le chef d’escadron Laurent Seurin, commandant de la compagnie de gendarmerie départementale, a convenu « une plus grande présence dès demain matin, 5h. On va faire ça sans détricoter le système actuel de surveillance des établissements ». La police municipale de Bandrélé va être aussi mise à contribution pour sécuriser le hub pendant les deux heures qui séparent l’arrivée des premiers élèves et l’ouverture de la cite scolaire.
Des CAP supprimés, d’autres prendront la suite
Concernant l’état des sanitaires, Pascal Lalanne dit être « tout à fait d’accord avec les parents d’élèves ». Le conseiller du recteur pour les établissements et la vie scolaire a rencontré les parents dans la matinée. S’il déplore que le moyen retenu soit le blocage de la cité scolaire, il s’est engagé sur la réalisation prochaine de travaux, « dès la fin de semaine prochaine », soit le début des vacances scolaires. « L’entreprise va rénover les sanitaires et en construire de nouvelles. » Le cadre du rectorat a demandé que des urinoirs soient d’ailleurs installés et a promis de revoir l’organisation de la maintenance et l’entretien avec l’établissement. Autre sujet qui inquiète les parents, la suppression prochaine de deux CAP (certificat d’aptitude professionnelle). L’un va disparaître au niveau national, tandis que le deuxième, le CAP Esthétique cosmétique parfumerie rejoint Kawéni où il fera partie d’un pôle dédié. « Les parents ont l’impression qu’on appauvrit l’offre à Bandrélé. Que tout est concentré sur Mamoudzou », analyse Pascal Lalanne. S’il y a bien deux suppressions, le rectorat mise sur la création d’un pôle des métiers liés à l’hygiène et l’environnement. Un CAP, qui intègrera ce pôle, devrait même ouvrir dès la rentrée prochaine, promet le conseiller, qui a accepté l’idée de faire un suivi avec les parents.
La réunion, ainsi que les demandes satisfaites, ont ramené le calme et surtout les élèves en classe, ce jeudi.
Des affrontements violents devant le lycée Bamana
La police a dû intervenir à plusieurs reprises devant le lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ce mercredi matin. Les tensions entre les différents villages seraient à l’origine des affrontements. Un élève aurait été blessé à la tête avec une arme blanche, avant de réussir à se mettre à l’abri dans l’établissement. A midi, heure de sortie des classes le mercredi, la peur n’était pas retombée et un mouvement de foule des élèves lié à des jeunes qui voulaient en découdre a été observé par des témoins. D’après nos informations, sept interpellations ont eu lieu.