Mobilité Mayotte Québec, l’association qui permet d’aller étudier au pays de Céline Dion prend de l’ampleur. Ces jours-ci, seize Mahorais s’envolent au Québec pour poursuivre leurs études. Ces jeunes font partie de la troisième promotion de Mahorais partis étudier au Québec.
Une troisième promotion
Mobilité Mayotte Québec, un organisme à but non lucratif, accompagne les jeunes Mahorais âgés de 18 à 30 ans souhaitant poursuivre les études au Canada. L’association se prépare à accueillir sa troisième promotion pour la session d’automne 2024. Elle a été créée par Abasse Twalal Harouna, un Mahorais qui habite au Québec depuis douze ans. « J’ai fait le constat que le Québec est une terre d’immigration notamment de l’océan Indien, avec beaucoup de personnes issues de La Réunion, de Madagascar, des Seychelles. Mais il n’y a pas de Mahorais », explique-t-il. Fort de ce constat, il a souhaité promouvoir l’enseignement supérieur des Mahorais Outre-Atlantique.
Un accompagnement personnalisé
Pour entamer des études au Québec, l’association accompagne le futur étudiant et sa famille tout au long du processus. Aller vivre au Canada n’est pas une décision à prendre à la légère. Abasse Twalal Harouna estime dès lors qu’il est « primordial de rencontrer la famille pour lui expliquer le dispositif ». Le jeune doit avoir un projet professionnel solide et savoir précisément dans quelle voie il souhaite s’orienter. Une fois que le candidat est admis, l’association l’aide dans les aspects pratiques c’est-à-dire pour obtenir les documents relatifs à l’immigration, les données biométriques et dans la recherche du logement au Canada. Pour leur départ, les jeunes partent avec une équipe de l’association.
Un coup de pouce du Département
Mobilité Mayotte Québec a signé une convention avec le conseil départemental de Mayotte. Dans ce cadre, les jeunes étudiants suivis par l’association bénéficient d’une allocation d’installation de 800 euros, d’une bourse de 700 euros par mois et la prise en charge de billets aller-retour Mayotte-Canada chaque année. A La Réunion, les jeunes bénéficient des mêmes montants financés par la Région. « La différence c’est que depuis 2004, il existe un dispositif d’entente entre la Région Réunion et le Québec. C’est que ce j’aimerais mettre en place à Mayotte », raconte Abasse Twalal Harouna. Actuellement, des discussions sont en cours dans ce sens avec le Québec.
Une nouvelle culture
« Là-bas, si on a un bon dossier, on est accepté à l’université sans difficulté par rapport à la métropole ou à La Réunion », précise Abasse Twalal Harouna. Par ailleurs, le fondateur évoque l’opportunité d’évoluer sur place dans la culture anglo-saxonne, d’apprendre l’anglais et de découvrir une nouvelle culture. « Des aspects qui ajoutent une plus-value pour le jeune à l’avenir », soutient-il. Il loue aussi la conception des études outre-Atlantique : « Il y a davantage de proximité avec les professeurs, ils sont plus disponibles, on se tutoie. Les cours théoriques sont également moins importants, dès le début l’enseignement est plus tourné vers la pratique. Cela permet aux étudiants de ne pas perdre de vue leur projet professionnel ». En vertu de l’entente réciproque de formation signée entre le Québec et la France, « les frais de scolarité pour les jeunes coûtent 500 euros au lieu de 10.000 euros », ajoute le fondateur Mobilité Mayotte Québec.
Des domaines variés
Les jeunes qui poursuivent leurs études sur place, évoluent dans tous les domaines : informatique, logistique, soins infirmiers, médecine etc. Ils sont répartis dans plusieurs villes du Québec telles que Trois-Rivières, Saint-Jean sur Richelieu, Saint-Jérôme, Sherbrooke. « Pour étudier au Montréal, c’est plus compliqué, le coût de la vie est élevé », indique le fondateur de l’association.
Journaliste à Mayotte Hebdo et à Flash Infos Mayotte depuis juin 2024. Société, éducation et politique sont mes sujets de prédilection. Le reste du temps, j’explore la magnifique nature de Mayotte.