Un groupe d’une soixantaine de lycéens et d’étudiants issus de plusieurs établissements de Mayotte ont manifesté devant les locaux de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse), à Kawéni, ce mardi matin. Ils dénoncent des problèmes de régularisation de leur situation au moment de poursuivre leurs études.
Ils étaient déjà là il y a quelques semaines encore. Ce mardi matin, vers 8 h, environ soixante lycéens accompagnés de quelques professeurs se sont donné rendez-vous à Kawéni, pas très loin du tribunal judiciaire. Ils ont voulu se faire entendre pour dénoncer une situation qui touche nombre de bacheliers sur l’île, l’impossibilité de poursuivre leurs études en raison de leur situation administrative. En effet, même si l’offre de formations se développe à Mayotte, elle reste encore insuffisante ou pas assez diverse pour des néo-bacheliers obligés d’aller à La Réunion ou en métropole. Le problème devient encore plus complexe pour les élèves qui n’ont pas de papiers français et n’ont pas l’autorisation avec une carte de séjour de quitter le territoire mahorais. De nombreux étudiants, malgré des écoles qui les acceptent, se retrouvent ainsi bloqués.
Des jeunes interpellés en amont
La tension est montée d’un cran quand les jeunes ont appris que des camarades sans titre de séjour sur eux et dont certains mineurs ont été interpellés en amont de la manifestation pourtant déclarée. Les élèves ont réclamé leur libération et demandé qu’aucune nouvelle interpellation n’ait lieu à la fin de la manifestation. Si la police leur bloquait d’abord le passage vers le tribunal et la rocade, une délégation de deux manifestants était autorisée à rencontrer la présidente du tribunal judiciaire, Catherine Vannier, au cours de la matinée. « Elle nous a dit qu’elle ne pouvait rien faire, qu’il fallait qu’on trouve un avocat », raconte en milieu de matinée, Aziz, étudiant en BTS au lycée Younoussa-Bamana. Un drapeau tricolore entre les mains, il a mené ensuite le cortège sur la route nationale pour rejoindre celui de la manifestation contre la réforme des retraites.