Le 27 janvier, les élèves du collège de l’île aux Parfums, dans la commune de M’tsangamouji, font leur retour à l’école après le passage du cyclone. Malgré les dégâts subis par l’établissement, il a rouvert suite à l’approbation du rectorat de Mayotte. Cependant, l’établissement se trouve également confronté à un mouvement de grève des enseignants.
« C’est quand même un peu précipité », lance un parent d’élève aux abords du collège de l’île aux Parfums de M’tsangamouji. Ce lundi 27 janvier, six semaines après le cyclone Chido et toute la semaine, les élèves sont invités à reprendre le chemin de l’école. D’après le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, 30 établissements sur 33 ont été en mesure d’ouvrir leurs portes. Seuls le collège de Chiconi, le collège de Kwalé et le lycée de la cité du Nord restent fermés pour l’instant.
Sur la route du collège à M’tsangamouji, des élèves traînent des pieds. Une élève ne peut s’empêcher de sourire en retrouvant son établissement. Les surveillants à l’entrée exigent les carnets scolaires. « Des élèves ont perdu leur carnet durant le cyclone, d’autres sont abîmés », admet l’un d’eux au portail. Le collège de M’tsangamouji a été légèrement endommagé par Chido. Trois bâtiments ont été touchés. Après les réparations et le passage des observateurs du rectorat, l’établissement a été autorisé à rouvrir ses portes.
Une reprise modulaire après six semaines de pause
C’est une rentrée modulaire tout au long de la semaine qui a été prévue. Les sixièmes auront une matinée, puis suivront les cinquièmes et les quatrièmes jusqu’à la fin de la semaine. En tout, 28% des enseignants n’effectueront pas leur rentrée. Aucune démission n’a été enregistrée, selon la direction. Les professeurs sont invités à recréer le lien avec leurs élèves avant les premiers exercices. Une cellule psychologique a été mise en place pour recueillir la parole des élèves qui auraient subi un traumatisme après le cyclone.
Cette rentrée est aussi marquée par un mouvement de grève de la part de l’intersyndicale. Deux revendications sont portées par ce mouvement de grève : la généralisation de l’aide exceptionnelle de 2.000 euros et l’indexation de la rémunération des enseignants à 75%. D’après la direction du collège de l’île aux Parfums de M’tsangamouji, le mouvement de grève serait très minoritaire au sein de l’établissement. Taoubati Omar y accompagne des élèves en situation de handicap (AESH) depuis trois ans. « J’ai appris que l’enseignant de mon élève était gréviste, mais je comprends ce mouvement de grève », raconte-t-il. Parents et personnel de l’établissement disent comprendre les raisons de cette grève. C’est aussi le cas de Haidar Hassoumani, co-président de la Fédération des Conseils aux Parents d’Élèves (FCPE). À nos confrères de Mayotte la 1ère, il se dit opposé à cette rentrée dégradée : « Il faut que les autorités puissent apporter des réponses à leurs revendications », explique-t-il. Il ajoute : « Il faut aussi accélérer les projets de construction des lycées de M’tsangamouji, Chirongui et de Kwalé, ainsi que d’autres établissements, qui sont en suspens depuis des années. »
Le ministre des Outre-mer Manuel Valls et la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne sont attendus ces jeudi et vendredi dans le 101e département.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.