À l’occasion de la semaine des mathématiques qui se tient du 21 au 26 mars, une action intitulée « Forme Ephe’Mer » a vu le jour ce lundi sur la plage de M’Bouini, dans la commune de Kani-Kéli. Pas moins de 70 élèves ont dessiné un arbre de Pythagore sur plusieurs dizaines de mètres avec l’aide de seulement quelques cordes et de l’ombre du soleil. Décryptage avec la coordinatrice académique de ce projet, Mathilde Romain.
Flash Infos : Pour cette semaine des mathématiques, vous avez coordonné une grande construction géométrique sur la plage de M’Bouini… Quelles sont les raisons de ce choix original ?
Mathilde Romain : Cette année, à l’occasion de la semaine des mathématiques, nous avons travaillé sur un projet de géométrie de dessin sur sable, qui est inspiré d’un artiste français dénommé Sam Dougados. Nous sommes partis de ses productions que nous avons rendues un peu plus géométriques. Ce lundi, nous avons composé ce que nous appelons l’arbre de Pythagore avec 70 élèves – une classe de CM2 de l’école de la commune et deux classes de sixième du collège de Kani-Kéli. En raison des horaires de marée, nous avons eu « seulement » quatre heures pour reproduire ce motif sur la plage de M’Bouini.
FI : De quelle manière avez-vous travaillé en amont sur ce projet avec vos élèves ?
M.R. : Avec les élèves, nous sommes sur ce projet depuis le mois d’octobre. La première des étapes a été de leur demander un dessin à main levé, c’est-à-dire qu’ils ont commencé par de la géométrie de perception, avec simplement l’image projetée au tableau. Nous avons eu des réalisations plus ou moins abouties. Puis nous sommes passés sur de la géométrie dite instrumentée avec l’utilisation d’équerres, de compas et de règles. Et enfin nous nous sommes projetés sur l’ensemble du processus de construction pour trouver des astuces. Pour y arriver, nous avons uniquement travaillé avec des cordes prédécoupées aux bonnes mesures tandis que les angles droits sont formés avec les ombres du soleil sur le sable. Les élèves ont le coup d’œil, ils ont été capables de planter les piquets au bon endroit pour les faire apparaître.
FI : Quelle difficulté avez-vous pu rencontrer pour réaliser cet arbre grandeur nature ?
M.R. : Le gros point d’interrogation de la matinée a été la météo… Nous avons eu peur que la pluie et du vent soient de la partie, dans la mesure où un drone a filmé en continu l’évolution du projet. C’était un élément clé de la réussite de cette journée. Puis il y a eu la mise en place au tout début lorsqu’il a fallu construire un seul carré avec 70 élèves ! Heureusement, plus les branches de l’arbre se sont développées, plus il a été facile pour eux de donner un coup de main sur la figure.
FI : Quelles autres initiatives avez-vous pu recenser sur le territoire ? Et quels sont les objectifs portés par cette semaine des mathématiques ?
M.R. : Des élèves de primaires et des collégiens ont participé à ce projet aux quatre coins de l’île : il y a eu par exemple des sixièmes et des cinquièmes de Sada et de Bouéni ainsi que des CM1 et CM2 de Mronabéja, qui ont eux aussi proposé un dessin ou une construction géométrique avec leurs enseignants.
Nous avons deux objectifs. Le premier se résume à donner une image attractive, actuelle et dynamique des mathématiques. Avec le passage du drone, cela nous permet de valoriser les mathématiques et la géométrie. Le second consiste à sensibiliser les élèves à l’écologie et à la protection de l’environnement. Nous leur avons bien expliqué que nous faisions une œuvre d’art sans abîmer la nature. Tous les élèves ont immédiatement accroché à ce projet de « Forme Ephe’Mer » !