Le service de prévention et d’éducation spécialisée des Apprentis d’Auteuil a célébré ses cinq années d’exercice sur le territoire, vendredi 29 novembre, à Mamoudzou. 8.000 jeunes ont pu être sensibilisés grâce à leurs actions. Une activité saluée par les services du Département et de la préfecture de Mayotte.
« Les jeunes nous considèrent comme des héros », souligne Salim Abdou, éducateur de la prévention spécialisée au sein de la Fondation des Apprentis d’Auteuil à Mayotte. Dans la cour intérieure de l’église Notre-Dame-de-Fatima à Mamoudzou, située au 7, boulevard Halidi Sélémani, celle-ci célébrait cinq ans d’engagement en prévention spécialisée. Partenaires, accompagnateurs et bénéficiaires se sont réunis pour fêter cet événement autour d’un gâteau d’anniversaire. Plus de 8.000 jeunes sur le territoire ont été aidés depuis ses débuts.
Comme Fouad Abou, 17 ans, qui est suivi depuis un an. Grâce au partenariat des Apprentis d’Auteuil à Mayotte, il a été sélectionné pour participer à une initiative de Clowns sans frontières et a pu s’initier à l’art du clown. « Nous nous produisions devant des gens. J’ai aimé les faire rire. Nous avons reçu un certificat et une médaille pour cela », raconte-t-il. À demi-mot, il avoue qu’il souhaiterait un jour, vivre de cette passion.
Au cœur de ces actions, on retrouve les éducateurs de prévention spécialisée, dont la mission est d’aller à la rencontre des jeunes en situation d’errance dans les quartiers. Ils interviennent dans les hauteurs de Kawéni, M’tsapéré, Tsoundzou ou encore de Labattoir. Salim Abdou partage son expérience dans son nouveau métier après avoir été formateur dans l’association : « Sur le terrain ? Il ne m’est jamais rien arrivé. Notre structure est bien identifiée. La plupart du temps, les jeunes se sentent rejetés et souhaitent simplement qu’on les écoute ». Il apprécie le lien qu’il réussit à tisser avec une partie de la jeunesse qui souffre de grandes précarités. « Un jour, mon scooter a été volé alors que j’intervenais à Kawéni. Quelques jours après, ils me l’ont rendu. Il n’était plus en un seul morceau, mais au moins, il roulait encore », raconte-t-il. Malgré cette mésaventure, son enthousiasme pour son métier reste intact.
« Des acteurs actifs sur le terrain »
Ces actions de prévention spécialisée sont reconnues par Laurent Alaton, le sous-préfet chargé de la cohésion sociale à la préfecture de Mayotte. « Avoir des éducateurs présents sur le terrain, notamment en fin de journée ou le soir, comme ceux des Apprentis d’Auteuil, c’est essentiel. Une partie de notre jeunesse va bien, mais une autre est à la dérive. Il faut aller chercher ces jeunes dans les villages pour créer un lien de confiance, ce qui leur permet de rebondir. » Cette mission est également saluée par les services du Département. Ahmed Djoumoi Abdullah est chargé de mission au sein de la direction de la protection de l’enfance. Il félicite ces cinq années d’action préventive menées par l’association : « Nous avons d’abord traversé la période du Covid-19, qui a été difficile pour les professionnels. Depuis, on observe une remobilisation en faveur de la jeunesse et des familles. C’est encourageant de voir des acteurs actifs sur le terrain ».
Les services de prévention spécialisée des Apprentis d’Auteuil souhaitent encore prolonger leur mission.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.