Les mesures d’allègement des épreuves pour obtenir le brevet et de le baccalauréat présentées ce lundi ont permis de rassurer les élèves. Mais de son côté, la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves s’inquiète pour la valeur des futurs diplômes.
Ce mercredi, devant le lycée de Sada, Faïmouna est soulagée de pouvoir espérer obtenir son bac professionnel « animation-enfance et personnes âgées » (AEPA) grâce au contrôle continu. Alors que le ministère de l’Éducation nationale a annoncé en début de semaine un certains nombre d’annulations et d’assouplissements d’épreuves d’examens scolaires, la lycéenne est rassurée. Celle qui a perdu ses cahiers lors du passage du cyclone Chido le 14 décembre craignait de ne pas pouvoir réviser convenablement. « Je ne peux plus revoir les exercices que j’ai déjà fait », indique-t-elle. Sa camarade, Rachida, partageait cette inquiétude : « Il y a beaucoup d’élèves qui ont perdu du matériel ». Alors savoir qu’elle va pouvoir aborder son diplôme de manière plus sereine, avec le contrôle continu, « ça me rassure », ajoute celle qui va se concentrer sur la préparation de ses épreuves orales.
« Nos enfants vont s’asseoir sur leurs acquis »
Mais du côté des parents d’élèves, les différentes mesures d’allègement inquiètent. Fatima Mouhoussouni, vice présidente de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) à Mayotte, estime qu’il s’agit d’une solution de facilité. « Nous trouvons ça dévalorisant pour nos enfants », explique celle qui avait participé aux échanges entre les représentants de parents d’élèves et la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne lors de sa visite à Mayotte le 31 janvier. Lors de cette réunion, la FCPE avait insisté sur le besoin d’accompagnement les élèves pour rattraper leur retard. « Là, nos enfants vont s’asseoir sur leurs acquis », craint la vice-présidente. Elle redoute surtout pour la suite des études des bacheliers, et pour la valeur de leur futur diplôme face à celui des élèves des autres départements.
Bruno Dezile, secrétaire départemental de la CGT Education, admet que la situation n’est pas évidente. « Ce n’est pas parfait, il y a une multitude de situations complexes, notamment au lycée avec les différentes voies, mais face à la situation il faut s’adapter », dit-il. « Il est important que les élèves passent leurs examens dans de bonnes conditions, sans pression. » Si des mesures doivent en effet être prises pour les classes à examens, selon lui, il ne faut pas pour autant oublier les autres classes, qui risquent sinon de prendre elles aussi du retard pour être prêtes pour leurs examens l’an prochain. Pour l’heure la plupart des plateaux techniques et salles de classe sont réservés en priorité pour celles et ceux qui prétendent à un diplôme cette année, mais il ne va pas falloir que ces mesures durent, selon le secrétaire départemental de la CGT Education.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.