Pour accueillir toujours plus d’élèves, le rectorat de Mayotte met les bouchées doubles

Huit collèges, quatre lycées, six cuisines centrales, quatre internats. Pour accueillir au mieux les élèves de Mayotte, le rectorat poursuit un ambitieux plan de constructions scolaires. De quoi augmenter les capacités des établissements toujours sous tension… À condition de tenir les délais !

Entre 3.500 et 4.000 élèves en plus pour la rentrée prochaine, dont 1.400 pour le second degré… Chaque année, c’est un peu la même rengaine : comment accueillir les milliers d’écoliers, collégiens et lycéens supplémentaires sur les bancs de Él’ducation nationale à Mayotte ? Rien qu’en septembre dernier, 2.100 places ont dû sortir de terre en quatrième vitesse, un véritable tour de force rendu possible notamment par le recours au préfabriqué. Mais si cette solution a le mérite de livrer rapidement les classes manquantes, le rectorat de Mayotte mise surtout sur son ambitieux plan de constructions scolaires. Pour accueillir toute cette jeunesse, il faut, en plus “des enseignants en nombre et bien formés, un cadre et des locaux les plus adaptés possibles”, souligne le recteur Gilles Halbout.

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D’ores et déjà, ce sont 334 millions d’euros qui ont été posés sur la table, sous forme d’autorisations d’engagement, sur la période 2019-2022. À terme, 664 millions d’euros d’investissements sont prévus rien que pour le second degré dans le cadre du contrat de convergence. Sans parler donc, de la programmation spécifique aux écoles, qui relève des collectivités locales, mais sur laquelle le rectorat “porte aussi une attention particulière”, insiste-t-on.

 

Quatre pôles centraux, quatre internats, six cuisines cuisines centrales

 

Huit collèges, quatre lycées, six cuisines centrales, quatre internats et une vingtaine de gros projets de réhabilitation… Voilà pour la feuille de route. Le tout pensé avec “un maillage très stratégique, pour structurer le territoire”, précise Blaise Tricon, le directeur de l’immobilier et de la logistique au rectorat. D’où l’importance d’organiser la programmation autour de quatre pôles centraux, chacun accompagnés d’un internat et d’une cuisine centrale. La première du genre doit sortir de terre en 2024, à Longoni, suivie de celle de Kawéni qui livrera 10.000 repas chauds à tous les établissements du secteur. Un enjeu “crucial”, alors que la plupart ne sert aujourd’hui que de simples collations, faute d’équipement.

Côté salles de classe, une livraison très attendue : le lycée des métiers du Bâtiment à Longoni qui doit fournir ses 1.800 places en 2024. “Le début des travaux est prévu pour la fin de l’année, c’est un événement important pour nous et pour le territoire”, souligne le Monsieur Chantier du rectorat. En tout pour la prochaine rentrée, l’institution table sur 2.100 places en plus dans les lycées. Pour 2021, ce sont aussi 1.050 places qui sont prévues dans les collèges, grâce à des travaux de réhabilitation et d’extension, comme ceux du collège de M’Tsangamouji en 2022 (200 places supplémentaires).

 

Développer les filières locales et garantir la performance

 

Un plan ambitieux donc (voir infographie ci-jointe pour la vue d’ensemble) et qui fait la part belle au développement des filières locales et à la performance énergétique. Et notamment la brique de terre compressée. “Il faut redonner ses lettres de noblesse à la filière, une démarche de valorisation rare aujourd’hui entreprise par la SIM et le rectorat”, salue Stéphane Aimé de l’agence Tand’M Architectes, qui travaille sur la restructuration du collège de Tsimkoura. Pour ce chantier, dont la livraison est prévue en 2025, le projet mise sur ce matériau local mais aussi sur le réemploi des matières initiales ou encore la ventilation naturelle. Objectif : garantir la qualité environnementale du bâti en milieu tropical.

Dernier défi à relever pour le rectorat : celui de livrer dans les temps et pour un coût raisonnable. Et pour y arriver, le maître d’ouvrage mise sur des marchés publics globaux de performance (MPGP), des appels d’offres qui reposent sur des groupements d’entreprise. Le premier du genre concerne la cuisine centrale de Kawéni. Reste aux entreprises de Mayotte de suivre cette cadence… Tout feu tout flamme !

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