Mayotte : Somahazi, la voie du win-win pour les entreprises et les jeunes

La semaine dernière, Somahazi, le centre de formation d’apprentis, a accueilli 198 candidats pour ses deux nouvelles formations commerciales. Une opportunité pour les jeunes de mettre un pied dans le monde de l’entreprise pendant un an. Et surtout une occasion unique de démontrer que la voie de l’apprentissage mérite de se développer sur Mayotte.

« C’est un bon format pour les jeunes et surtout, c’est à moindre coût pour les entreprises. » Lorsqu’il s’agit de défendre la voie de l’apprentissage, Maxime de Bricourt, directeur des opérations chez Somahazi, sort l’artillerie lourde et démontre par A plus B ses bienfaits. À l’image de ce qu’il attendait des 198 personnes, âgées de 18 à 29 ans et originaires des quatre coins de l’île, qui ont répondu à l’appel de la campagne de recrutement lancée la semaine dernière pour rejoindre les deux nouvelles formations commerciales. Parmi eux, des bacheliers, des titulaires d’un BTS ou d’un CAP, ou bien encore des non-diplômés sortis du système scolaire très tôt, trop tôt… « Des supers candidats, motivés à s’en sortir et à travailler. »

Tablettes en mains, ils enchaînent les tests de compréhension écrite et de mathématiques avant de prendre part à un entretien individuel. Idéal pour se vendre car les places pour devenir employé de commerce en magasin et agent magasinier sont chères. « Au départ, nous avions prévu de retenir 30 élèves, puis finalement, nous sommes passés à 45. » Une sélection qui sonne alors comme le début d’une grande aventure. Avec au programme des ateliers de théâtre et d’improvisation mais aussi de mise en valeur de leur lettre de motivation et de leur CV pour « qu’ils aient tous les outils pour être performants et épanouis ». Car ce sont eux qui devront faire leurs preuves face aux futurs employeurs. Avec un seul mot d’ordre en tête : réussir à les convaincre de leur offrir une chance et d’être tutorés, sachant que les heureux élus seront épaulés par un formateur relais.

Prise en charge à 100% par l’État

Mais encore faut-il que les entreprises jouent le jeu pour les accueillir 3 semaines par mois pendant un an. « Nous avons fait un travail pédagogique auprès [d’elles] en octobre pour lever les freins [de ce dispositif] », confie Maxime de Bricourt, qui a conscience que de nombreuses sociétés mahoraises n’ont jamais expérimenté l’apprentissage, notamment les petites structures qui font de la vente dans les villages. Une voie méconnue donc, dorénavant favorisée par le plan de relance du gouvernement. « L’État assure 100% de la prise en charge pour chaque contrat signé avant le 28 février », souligne Chrystel de Bricourt, la directrice associée de Somahazi avec Mirhane Abdallah, qui précise que de nombreux jeunes abandonnent les formations proposées sur l’île, faute de rémunération. D’où ses va-et-vient à Paris une fois par trimestre pour plaider en faveur du 101ème département. « Mayotte va peut-être bénéficier d’un décret spécial. J’attends un retour de la direction générale des Outre-mer que j’ai rencontrée la semaine dernière. »

« Nous voulons être les promoteurs de l’apprentissage, qui est balbutiant mais hyper adapté au territoire », assure-t-elle. Et pour cela, l’entrepreneuse compte s’appuyer sur son expérience à la tête de Dagoni Services, qui est une référence depuis plusieurs années, et passer à la vitesse supérieure. Comme en témoigne le lancement d’ici un mois ou deux du projet d’assistante ressources humaines. « Au-delà de l’aide financière, les entreprises vont aider ces jeunes à sortir d’un horizon moribond. C’est une situation win-win. » Avec toujours en ligne de mire un seul et même objectif : faire décrocher aux apprentis un contrat à durée indéterminée à la fin de leur apprentissage !

 

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