La signature, ce mercredi 14 septembre, d’une convention entre le régiment du service militaire adapté de Mayotte et Pôle Emploi doit faciliter l’insertion professionnelle des stagiaires volontaires. Les formations prodiguées à Combani permettent aux jeunes âgés de 18 à moins de 26 ans de présenter un profil « employable immédiatement » auprès des entreprises.
Vêtu de son uniforme, le colonel Guillaume Larabi du régiment du service militaire adapté de Mayotte déambule, ce mercredi 14 septembre, dans l’espace accueil de Pôle Emploi, situé au centre Kinga. Une visite pour le moins inhabituelle de la part d’un chef de corps, mais pas forcément étonnante dans la mesure où le quartier de Hell à Combani accueille pas moins de 850 stagiaires chaque année.
D’où la signature d’une convention, hier, entre les deux entités, qui doit mettre en œuvre la complémentarité des interventions afin de favoriser l’insertion des volontaires, construire et suivre leur parcours à travers une aide au recrutement, à l’orientation et à la constitution d’un projet professionnel, et assurer le pilotage et le suivi de l’activité après l’insertion. « Nous sommes prêts à accueillir vos publics les plus fragiles. Nous devons être là où les autres ne sont pas ! », glisse le successeur depuis juillet dernier du lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois. Seules conditions : être Français, avoir participé à la journée défense et citoyenneté et être apte physiquement.
« Quand un volontaire sort de chez vous, ça file droit ! »
Ce rapprochement doit ainsi permettre de faire fructifier les 85% de sorties positives – dont plus de 60% signent un contrat longue durée – à la suite de la formation professionnelle qui oscille entre quatre et dix mois. Un choix validé par Karim Madi, conseiller chargé de l’accompagnement du contrat d’engagement jeune mis en place en juillet 2020. « Sur le savoir-être, c’est complètement différent quand un volontaire sort de chez vous, ça file droit ! Il est employable quasiment immédiatement. Aujourd’hui, ce n’est pas le savoir-faire qui est forcément recherché, mais de la motivation. »
Indépendamment de ces retours alléchants, l’idée consiste aussi à pousser certains demandeurs d’emplois âgés de 18 à moins de 26 ans à rejoindre les rangs de l’organisme d’insertion socio-professionnel. « J’ai des formations en sous-effectif… Cela représente un déficit financier, sachant qu’une place coûte entre 20.000 et 35.000 euros », confie le colonel Guillaume Larabi. D’autant plus regrettable que le RSMA ouvre la porte à « une montée en qualité et en gamme qui est très importante ».
« Au mérite, ils peuvent passer chef d’équipe »
Si le chef de corps se félicite que « des jeunes sortent presque du jour au lendemain » pour répondre aux besoins du marché et des commandes publiques, il met en garde sur le plafond de verre rapidement atteint dans les micro-sociétés. « Ils peuvent être freinés dans l’évolution de leur carrière au bout de trois ans par exemple. » D’où son échange avec l’équipe dédiée aux entreprises de Pôle Emploi pour accélérer les relations avec les grands groupes, comme Colas ou Vinci, qui offrent plus de volume d’embauche et surtout davantage d’opportunités professionnelles. « Au mérite, ils peuvent passer chef d’équipe. »